L'Administration Bush est consciente que l'usage qu'elle fait de la puissance américaine suscite à la fois le respect et l'animosité dans le monde. C'est le secrétaire d'Etat Colin Powell qui le dit. L'Administration Bush est consciente que l'usage qu'elle fait de la puissance américaine suscite à la fois le respect et l'animosité dans le monde. C'est le secrétaire d'Etat Colin Powell qui le dit. Il affirme néanmoins que ne pas tenter d'utiliser leur puissance pour servir les idéaux de démocratie et de droits de l'Homme ne cadrerait pas avec les valeurs des Etats-Unis. Voilà qui est bien dit et clairement énoncé. Malgré les réserves que nous pouvons formuler sur l'usage de la puissance fait par l'Administration américaine, force est de constater que dans le cas irakien par exemple nous nous sommes trompés et beaucoup de politiques, notamment arabes, l'ont fait. La malhonnêteté consisterait à persister dans l'erreur. Car, nous croyons fermement aujourd'hui que la démocratie et les droits de l'Homme peuvent s'épanouir à Bagdad grâce à l'intervention de Washington qui soutient l'établissement d'une nation irakienne prospère dotée d'un gouvernement dans lequel tous les Irakiens ont la possibilité de s'exprimer et où les droits de tous les citoyens sont protégés. Il faut néanmoins tempérer ce jugement de valeur. Il ne faut pas prendre pour argent comptant les affirmations américaines pour le devenir immédiat de l'Irak. La superpuissance n'a en tête que ses intérêts propres. C'est légitime. Les Etats-Unis nous ont habitués à travers justement l'exemple de Saddam Hussein et de son régime à être éminemment versatiles et peu fiables. On comprend pourquoi les Nations unies ont été court-circuitées, l'OTAN écartée et la France, l'Allemagne et la Russie marginalisées. Les Etats-Unis, vainqueurs de la guerre d'Irak, gèrent en direct ce pays sans égard pour la légalité internationale. Les plans ricains pour gagner la paix sont mis à rude épreuve par une situation toujours trouble sur le terrain, un contexte international difficile et d'âpres luttes d'influence à Washington. Faute d'avoir découvert des armes de destruction massive, justification officielle du renversement du régime de Saddam Hussein, l'Administration Bush met l'accent aujourd'hui sur la libération du peuple irakien du despote. Or, ce peuple reste partagé entre la joie de voir le dictateur déchu et l'humiliation de subir une occupation étrangère. Car le désir de liberté n'est pas le monopole d'une civilisation, d'une culture ou d'une confession, c'est l'aspiration de tous les êtres humains, sans distinguo.