Agé de vingt-sept ans, ce jeune homme se disculpe, dès le début de son interrogatoire par le président de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca, du meurtre pour lequel il est poursuivi. Il affirme même qu'il n'a rien avoué aux enquêteurs. Et pourtant, sa signature est apposée sur le procès-verbal de ses aveux. A ce propos, il assure que les enquêteurs l'ont obligé à le signer. ll accuse même les témoins d'être manipulés par la famille du défunt. Ces derniers, au nombre de quatre, dont le veilleur de nuit, ont attesté qu'il a poignardé son voisin. Le veilleur de nuit qui a prêté serment précise à la Cour que le mis en cause est un type très violent au point que personne ne peut s'en approcher. Et d'ajouter qu'à l'origine de sa dispute avec la victime était un morceau de haschich. C'est la même version des faits consignés dans le procès-verbal. On y apprend que les deux voisins et repris de justice avaient acheté un morceau de haschich pour un joint qu'ils devaient fumer ensemble. Mais avant de le fumer, le défunt qui avait vingt-quatre ans est rentré chez lui pour une demi-heure avant de retourner chez le mis en cause. Ce dernier l'a accueilli avec un sourire aux lèvres tout en l'informant qu'il avait fumé le joint. Hors de lui, la victime a commencé à l'injurier tout en tentant de lui donner des coups de poing. C'était le moment où le mis en cause a perdu tout contrôle de ses nerfs et a saisi un couteau pour lui asséner deux coups mortels et prendre la poudre d'escampette. Trois jours plus tard, il a été arrêté. Les trois autres témoins ont tous affirmé avoir vu le mis en cause en train de poignarder la victime à deux reprises au niveau de la poitrine. L'un des témoins a ajouté à la Cour que c'est lui qui a alerté la police via son smartphone. Après le réquisitoire présenté par le représentant du ministère public et la plaidoirie de l'avocat soutenant le mis en cause, ce dernier a été jugé coupable pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner et a été condamné à dix ans de réclusion criminelle.