Malheureusement, il semble que tout ce temps passé derrière les barreaux n'a pas incité ce jeune homme de trente-six ans à arrêter ses méfaits et rentrer dans le droit chemin. A peine sorti de prison, il se jetait de nouveau dans le gouffre de la criminalité au point qu'il a fini par tuer l'un de ses amis, malfrat lui aussi, âgé de vingt-huit ans. Pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner, il a comparu devant les trois juges de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Certes, à l'instar de la majorité des suspects il s'est disculpé, affirmant n'avoir pas touché son ami par un couteau. «Il a été poignardé sans aucun doute par une autre personne. Dès qu'on a terminé à s'enivrer, il est parti je ne sais où, mais il est parti et je suis resté seul», a-t-il expliqué à la Cour. Cependant, le seul témoin, qui est également leur ami, avait une autre version des faits. Selon ce témoin qui a prêté serment, les deux amis étaient en train de se soûler quand le mis en cause a reproché à la victime d'avoir fumé toute seule un joint sans le partager ensemble. Mais, le mis en cause est intervenu pour interrompre le témoin et assurer à la Cour que ce dernier les a quittés tôt les laissant tous les deux. «Non, M. le président, j'ai assisté à la bagarre et je n'ai pas de raison de mentir… Ils sont tous les deux mes amis», a rétorqué le témoin. Reprenant ses déclarations, le témoin a révélé que le mis en cause a tenté d'arracher le joint de la main de la victime. Le témoin est intervenu pour apaiser les tensions. Mais en vain. Le mis en cause a déjà poignardé la victime au niveau de la poitrine. «C'est moi qui ai téléphoné à la protection civile et accompagné la victime à l'hôpital où elle a rendu l'âme», a-t-il conclu son témoignage. Verdict : Jugé coupable, le mis en cause a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle.