Ahmed Zaki, membre de la direction du PPS et directeur du journal Al Bayane, renvoie l'ascenseur à l'USFP et à son Premier secrétaire, Me Abderrahmane Youssoufi. Entretien. Votre éditorial d'hier va à contre courant des déclarations de Me Youssoufi. S'agit-il de la position du PPS ou d'une analyse personnelle ? M. Zaki : Cet éditorial reflète les idées développées et défendues par le parti. C'est vrai qu'il ne s'agit pas d'une déclaration ou d'un communiqué stricto sensu du bureau politique et du Comité central. Mais le fonds de l'éditorial rejoint ce que les dirigeants du PPS et ses instances n'ont eu de cesse de développer. Vous pensez donc que la transition continue normalement et qu'il n'y a pas eu de rupture comme le souligne Me Youssoufi ? Il faut appeler les choses par leur nom. La transition n'a pas été rompue. Elle continue mais elle n'est pas accélérée. Le scrutin du 27 septembre 2002 a donné naissance à une carte politique singulière. Les partis qui menaient la transition, notamment la Koutla, auraient dû tirer les leçons de cette opération pour donner une deuxième vitesse à la transition justement. Cela n'a pas été le cas et l'USFP en est largement responsable puisqu'il n'a pas voulu d'alliances post-électorales. Vous vous acharnez contre l'USFP… Ce que nous voulons c'est que l'ancienne majorité, Koutla et RNI notamment, continue à mener la transition. Cela n'a pas été le cas. Aujourd'hui, il faut accompagner l'évolution des choses et essayer d'aller de l'avant. Le pays a besoin des capacités de sa classe politique pour avancer. Malheureusement, les partis ne tiennent pas vraiment compte des résultats des consultations électorales. Ce qui est regrettable. Et c'est d'autant plus dommageable que le gouvernement actuel est le résultat de l'absence de majorité autour de l'USFP. En d'autres termes, au lendemain des élections, l'USFP n'est pas parvenue à dégager une majorité. Le pays doit être gouverné. Et le choix s'est porté sur M. Jettou pour former une coalition. C'est comme cela que j'interprète les choses… C'est la faute aux partis s'ils n'ont pas pu dégager de majorité… N'empêche que tout le monde relève des signes de fissures dans la majorité gouvernementale… Je ne vois pas de signes de ce genre. Je ne considère pas que la majorité actuelle laisse apparaître des signaux aussi inquiétants que vous le laissez entendre. Ce qu'il y a, et là c'est un fait paradoxal, c'est que la majorité actuelle est disparate mais chacun fait en sorte que le programme gouvernemental soit mis en œuvre. Le problème qu'on relève est relatif plutôt à certains ministres qui manquent d'expérience, ce qui donne l'impression d'un flottement ambiant. En définitive, ce que je peux vous dire, c'est que les signes ne sont pas inquiétants et qu'il n'y a pas péril en la demeure…