Le discours que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a prononcé mercredi à Agadir, en ouverture de l'année judiciaire constitue un programme d'action concret et opérationnel qui touche l'essentiel des compartiments de la justice. Le discours que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a prononcé mercredi à Agadir, en ouverture de l'année judiciaire constitue un programme d'action concret et opérationnel qui touche l'essentiel des compartiments de la justice. Par son exhaustivité, par les mesures concrètes qu'il annonce, par l'importance des segments qu'il couvre et par la pertinence des décisions qui répondent à la quête et à l'attente de pans entiers de la société, ce discours fera certainement date. Ce n'est pas là une simple clause de style. C'est la manifestation de l'intérêt que suscitera ce discours auprès des opérateurs économiques qui aspirent à une justice moderne, équitable et efficace qui accompagne et rassure les investisseurs et préserve leurs intérêts matériels et moraux. C'est l'intérêt des centaines de milliers de familles qui trouvent un écho à leur attente de juridictions adaptées, humaines et adéquates pour recoller les morceaux dans les inévitables conflits familiaux et mettre en place les filets qui permettent de sauver l'essentiel et de protéger les catégories les plus fragiles. C'est aussi l'annonce d'une réponse favorable à la demande mille fois réitérée par les dizaines de lésés comme par les spécialistes du droit pour mettre fin à la Cour spéciale de justice dont le caractère exceptionnel est jugé dépassé et inique. De même, le discours vient à point nommé pour répondre favorablement aux attentes des personnels de la justice, en termes de formation, de valorisation de leur statut, d'amélioration de leur situation matérielle, de leurs conditions de travail et de prise en charge de leurs divers problèmes à caractère social. L'aspect humanitaire le plus saillant du discours royal est sans conteste celui qui concerne le monde carcéral et qui vise à soulager les souffrances d'un certain nombre de catégories de détenus et d'atténuer leur peine. Une cause qui trouve d'autant plus d'écho auprès de l'opinion publique que les images des catastrophes et des sinistres mortels qui ont affecté certains établissements pénitenciers sont encore toutes fraîches dans les mémoires. Le Souverain a laissé entrevoir l'espoir d'une grâce royale à de nombreuses catégories de prisonniers et de prisonnières, pour des raisons humanitaires. Mais au-delà de tel ou tel aspect particulier de ce vaste et stratégique département qu'est la justice, le discours royal, à maintes reprises, a souligné le rôle central de cette institution dans l'ensemble des processus qui concourent à la mise du Maroc sur les rails du développement, à tous les échelons. La justice, dans ce sens, est à la fois un indicateur, un lieu de validation et un levier de développement. Sa mise à niveau, dans le sens de la modernisation et de l'efficacité, devrait se répercuter sur l'ensemble des mécanismes de développement et garantir les droits de tous les acteurs de ce développement, personnes physiques et personnes morales, individus et communauté, nationaux et étrangers. Les représentants de la justice, ceux qui en assument les lourdes charges au quotidien, trouveront certainement un inégalable réconfort dans la sollicitude royale. Mais, ils savent aussi que les charges dont ils sont investis, compte tenu des nouvelles contraintes et de l'environnement régional et international, sont capitales et sensibles. Car il leur incombe de « prémunir la sécurité des citoyens et la sûreté et l'inviolabilité de la nation et de l'État, contre tout acte criminel ou terroriste », pour citer les propos solennels du Souverain.