Le football ne pouvait pas rester bien longtemps hors du champ d'action de Nicolas Sarkozy. Le ministre de l'Intérieur français a déclaré sa ferme intention de lutter contre la violence dans les stades. L'omniprésent Sarkozy a les hooligans dans sa ligne de mire. Ses déclarations durant cette semaine vont toutes dans ce même sens. D'une réunion avec les dirigeants de clubs français à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur, un familier des tribunes du Parc des Princes, a argué sa ferme intention de s'attaquer à la violence dans le football. Lundi au siège du ministère de l'Intérieur Sarcozy s'est réuni avec les dirigeants du Paris Saint Germain et de l'Olympique de Marseille en compagnie du président de la Fédération française de football, Gérard Enault. Le match opposant les deux clubs samedi pour le compte des seizièmes de finale de la Coupe de France, inquiète beaucoup Nicolas Sarkozy. « Qui peut comprendre que pour le match PSG-OM, nous devons mobiliser pas moins de 2.000 fonctionnaires (...) pour encadrer des supporters de Marseille qui ont bien le droit de venir supporter leur équipe sans que d'autres supporters de Paris considèrent que ce soit un crime pour autant», a-t-il expliqué le lendemain de sa réunion. Ce match a fait parler de lui au sein même de l'Assemblée nationale. Plusieurs députés dont Jean-Pierre Fourcade (UMP) et Pierre-Christophe Baguet (UMP) ont protesté contre sa tenue en soirée, estimant qu'un horaire fixé dans l'après-midi réduirait les risques d'incidents. Mais au-delà de cette seule rencontre, Nicolas Sarkozy a déclaré la guerre à tous les maux qui gangrènent le football. La réunion de lundi, à laquelle était présent le président de la commission française mixte de sécurité, Gérard Rousselot, a notamment mis l'accent sur les manifestations racistes dans les stades. «La situation est devenue inacceptable. Qui peut se satisfaire que des racistes envahissent nos stades et profitent de matches de football pour procéder à de véritables «ratonnades» ? Qui peut accepter que des matches amateurs deviennent des bagarres de rue ?", s'est interrogé le ministre. Dans cette optique, Nicolas Sarcozy a présenté devant l'Assemblée un amendement pour durcir les condamnations contre « ceux qui se comportent comme des voyous». Une réunion entre les présidents de clubs, le ministre des Sports, le ministre de l'Intérieur, et les procureurs de la République est également prévue. «Il ne sert à rien de voter des lois si celles-ci ne sont pas appliquées», a-t-il commenté. Régulièrement montrés du doigt et accusés de laxisme face à la recrudescence de la violence dans les stades, les dirigeants des football français ne peuvent qu'être ravis de la volonté affichée par le ministre. Ce dernier leur a adressé un appel. Il faut qu'ils fassent preuve de sévérité dans les décisions concernant la violence entre «les joueurs, les tricheries et le mauvais exemple en général». Ce ne sont donc plus les supporters qui sont concernés uniquement. Des hooligans aux mauvais joueurs, personne ne devait plus être à l'abri.