Le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a été désigné par les militants de l'UMP comme candidat à la présidentielle d'avril-mai en France. Nicolas Sarkozy, a la folie des grandeurs. Après une annonce de candidature à la manière de François Mitterrand, le président de l'UMP a organisé dimanche pour son investiture au Parc des Expositions à la porte de Versailles, à Paris, le plus grand rassemblement que sa famille politique ait jamais connu. Pour cet événement, le parti a dépensé environ 3,5 millions d'euros, affrétant notamment huit TGV et 520 cars pour amener les participants, venus de toute la France. Pour Nicolas Sarkozy, qui se voit comme le digne successeur de l'actuel président de la République, l'endroit où a eu lieu sa désignation comme candidat UMP est plus que symbolique. C'était à la porte de Versailles, en 1976, où Jacques Chirac avait fondé son parti, le RPR (Rassemblement Pour la République). Et c'était également à la porte de Versailles que Jacques Chirac avait lancé, en 1995, la campagne qui l'avait mené vers l'Elysée. Nicolas Sarkozy espère en faire autant. En tout cas, pour ce congrès, rien n'a été laissé au hasard. Et aucune fausse note n'est venue troubler l'homme de la "rupture tranquille". Seul candidat en lice, il a recueilli 98,1% des suffrages exprimés lors de ce scrutin interne. Selon des chiffres communiqués par l'entourage du ministre de l'Intérieur, 69,06 % des 338 520 militants du parti majoritaire se sont exprimés, soit 233 779 votants sur lesquels 229 303 ont voté pour la candidature de Nicolas Sarkozy. Après son investiture, Nicolas Sarkozy a rendu hommage à l'actuel président français : «Je veux dire mon respect à Jacques Chirac qui, en 1975, à Nice, m'a offert l'opportunité de mon premier discours». Il s'est, ensuite, posé en rassembleur, dans une envolée nationaliste, vantant les mérites et l'histoire de la France. «C'est la France de Saint-Louis et celle de Carnot, celle des croisades et de Valmy, celle de Pascal et de Voltaire, celle des cathédrales et de l'Encyclopédie (...) Celle des travailleurs (...) qui ne se reconnaissant pas dans la gauche immobile. Ma France, c'est celle de tous les Français qui ne savent pas très bien au fond s'ils sont de droite, de gauche ou du centre», a déclaré le ministre de l'intérieur. «J'ai changé parce qu'à l'instant même où vous m'avez désigné, j'ai cessé d'être l'homme d'un seul parti, fût-il le premier de France», a-t-il ajouté. Le Premier ministre, Dominique de Villepin, chahuté la semaine dernière lors d'une réunion du groupe UMP à l'Assemblée nationale, a fait une brève apparition d'environ 35 minutes lors de ce congrès. Le président de l'UMP s'est dit «très heureux de cette visite». «La famille est réunie. C'est bien ainsi», a-t-il déclaré. «Mon devoir, c'est de rassembler, de tendre la main», a commenté pour sa part le Premier ministre. Mais contrairement à la plupart des Chiraquiens, désormais ralliés à Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin n'a pas participé au vote organisé pour soutenir la candidature du président de l'UMP. Le Premier ministre a justifié ce choix par le fait que le président Jacques Chirac n'a pas encore fait connaître sa décision sur une éventuelle candidature à un troisième mandat.
Ouverture du site sarkozy.fr Le congrès de l'UMP devait être aussi l'occasion de la mise en ligne du site de campagne de Nicolas Sarkozy. Le site sarkozy.fr constitue un instrument majeur de la machine de guerre électorale du candidat UMP, avec notamment un bouquet de chaîne entièrement dédié au ministre-candidat et baptisé "NSTV" pour "Nicolas Sarkozy télévision".