Nicolas Sarkozy a officialisé sa candidature aux présidentielles françaises en l'annonçant dans une interview publiée dans plusieurs quotidiens français. Il se positionne comme le candidat d'une « rupture tranquille ». L'annonce de candidature aux présidentielles, c'est d'abord une question de mots ; mais aussi de forme. Et Nicolas Sarkozy en a trouvé une. Il a, en effet, choisi de mettre fin au faux suspens de sa candidature en accordant une interview à cinq représentants de la presse régionale "Ouest France", "L'Est Républicain", "L'Alsace", "La Montagne" et "La République du Centre". L'interview de Sarkozy devait être publiée jeudi 30 novembre. Mais elle a finalement été mise en ligne, mercredi soir, sur le site Internet du quotidien socialiste "Libération", qui s'en est procuré une copie. Pour les mots, le ministre de l'Intérieur français a aussi manqué d'originalité. « Ma réponse est oui», a-t-il dit copiant ainsi la phrase du président François Mitterrand à la fin de son premier septennat. Depuis l'investiture de Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy voulait accélérer le rythme en marquant l'opinion par une annonce symbolique. L'effet de surprise est donc raté ! Dans son interview, le président de l'UMP a réaffirmé sa volonté de «rompre avec une façon de faire de la politique», de proposer «une autre vision de la France» où «tout peut devenir possible» et d'incarner le mouvement face à un Parti socialiste qui a, selon lui, «choisi l'immobilisme». Puis, il a procédé un recentrage rassurant pour ne pas trop effrayer: «Je veux une rupture tranquille», a assuré Nicolas Sarkozy. Et là encore la formule rappelle celle de «la Force tranquille» employée par Mitterrand. Les premières réactions au sein de l'UMP ont pris acte sans surprise. À gauche, l'un des porte-parole de Ségolène Royal a estimé que Nicolas Sarkozy «brassait du vent pour faire diversion», tandis que le député des Verts Noël Mamère a vu dans le ministre de l'Intérieur «une sorte de Bonaparte saisi par le vertige de la peur.» Pour sa part, François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, a ironisé, jeudi 30 novembre, sur RTL sur le slogan de «la rupture tranquille», alors que, selon lui, le président de l'UMP est dans «la filiation de Jacques Chirac» et dans «l'agitation». «La seule surprise, c'était la forme de sa communication. Convenons qu'elle voulait être originale et s'est révélée banale», a dit M. Hollande en évoquant «un artifice de communication».