«Phénomènes médiatiques» ou «vedettes politiques», Ségolène Royal, autoproclamée candidate du PS, et Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, sont au centre de la campagne présidentielle française. C'est un couple quasiment inséparable. L'un des membres suit les pas de l'autre. Toujours présents sur la scène médiatique, ils n'ont pas de véritable concurrence dans leur camp. «Phénomènes médiatiques» ou «vedettes politiques», Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy sont devenus l'épicentre de la campagne présidentielle française. Pour le président de l'UMP, tout est bon pour grignoter quelques points de popularité, y compris la provocation. Son attaque verbale contre les magistrats a déjà eu de l'effet. Selon le sondage CSA publié par « Aujourd'hui en France/Le Parisien », 65% des Français pensent que les juges ne sont pas assez sévères et 54% que le ministre de l'Intérieur a eu raison de critiquer certains magistrats. Pour sa part, Ségolène Royal a du pain sur la planche : les «éléphants» du Parti socialiste (PS), y compris son compagnon François Hollande, ne veulent surtout pas lâcher prise. Au lendemain de l'appel lancé par le député Henri Emmanuelli en faveur d'une candidature de M. Hollande, le premier secrétaire du PS a déclaré qu'il ne présenterait pas sa candidature pour être un candidat de plus. «Ma candidature n'aurait de sens que si tous les socialistes se rassembleraient autour d'elle. Si c'est une candidature de plus, cela n'a pas d'intérêt», a déclaré François Hollande sur France Inter. Un message nuancé, mais au fond, il est clair : M. Hollande n'écarte pas une éventuelle candidature si Ségolène n'y voit pas d'inconvénient. Ce qui n'est pas évident. Il devra aussi faire face à un Lionel Jospin qui a surgi de nulle part et à un Dominique Strauss-Khan qui rêve depuis une éternité d'être président. François Rebsamen, lui, a choisi le «camp Royal». Le numéro 2 du PS a officialisé mercredi son soutien à Ségolène Royal dans la course à l'investiture socialiste pour la présidentielle. Il a également estimé que Lionel Jospin «ne devrait pas être candidat». En attendant d'être candidats officiels, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy préfèrent porter le costume présidentiel. Faisant de l'immigration son cheval de bataille, M. Sarkozy s'est déplacé au Sénégal. À Dakar, le président de l'UMP a arraché un accord avec le gouvernement sénégalais portant sur l'"immigration choisie". Quelques jours après, c'est au tour de Ségolène Royal de faire une visite au Sénégal. Une visite aux allures présidentielles au cours de laquelle la présidentiable socialiste a déclaré qu'elle redoutait que les primaires au sein du PS ne se transforment en «machine à perdre». La riposte de Daniel Vaillant, bras droit de Lionel Jospin, n'a pas tardé. Il a estimé que la machine à perdre, ce serait «que les socialistes ne fassent pas leur choix en conscience sur la base du débat auquel ils ont droit» et se laissent «porter par une espèce de vague extérieure que les socialistes ne maîtriseraient pas». Interrogée sur le problème des sans-papiers actuellement installés en France, Ségolène Royal s'est, de nouveau, dite hostile à une régularisation massive, sans toutefois préciser comment elle réglerait le problème. La presse française lui a souvent reproché le fait de vouloir copier les positions de son rival Nicolas Sarkozy en y ajoutant quelques retouches. Ségolène Royal chasse sur les terres de Nicolas Sarkozy qui, lui, chasse sur le terrain électoral de Le Pen. Mais « pour reconquérir crédibilité et légitimité», estime l'éditorialiste de "La Marseillaise", «la Politique a besoin de retrouver le chemin de la pensée et des convictions aux dépens des impasses proposées par le marketing électoral et la sondagomania».