À la faveur de l'affaire des armes et des munitions détournées de la caserne de Taza, les enquêteurs sont en train de mettre à jour les complicités du soldat Amani et un de ses collègues, arrêté à son tour, avec des milieux intégristes. Le dossier du vol de 7 Kalachnikovs et des munitions est en train de livrer ses secrets (Voir ALM n° 300). Les premiers éléments de l'enquête, qui se déroule maintenant au niveau du commandement militaire à Rabat, montre que l'affaire n'est pas banale. L'interrogatoire du deuxième classe Youssef Amani, auteur de ce larcin tout particulier, a permis de mettre à jour les accointances de l'intéressé avec des milieux extrémistes dont il est lui-même sympathisant, voire militant et d'arrêter un autre de ses complices. Il s'agit de son collègue et supérieur de la caserne de Taza, le sergent Hamid Slim, 24 ans, natif de Deroua à Nouaceur, dans la périphérie casablancaise. Les deux militaires ont décidé ensemble de détourner les armes et les munitions que les gendarmes ont saisies, jeudi 9 janvier, chez le soldat Amani, à Meknès. Mobilisation, depuis l'éclatement de l'affaire, des enquêteurs pour interroger l'ensemble des militaires, une douzaine, de la garnison de Taza en vue de connaître et d'identifier les vrais destinataires des armes dérobées. On parle d'un mouvement issu de la salafia Jihadia, basée à Casablanca, qui planifiait, selon les aveux du deuxième classe, de commettre des actes terroristes dans la capitale économique. S'agirait-il de l'organisation Assirat Al Moustaquim qui s'est illustrée depuis quelque temps, par des assassinats de citoyens innocents au nom du “prêche du bien et du pourchas du mal“ ? Pour le moment, il semble que les services de sécurité aient procédé à l'interpellation, à Meknès, de deux suspects dans les rangs des islamistes dont un dénommé Abdelouaheb Rabii. Celui-ci est soupçonné d'être le leader d'une “antenne“ de la Salafia Jihadia dans la même ville. Le journal Attajdid, porte-voix du PJD (parti Justice et Développement), a cru devoir monter au créneau dans son édition du lundi 13 janvier pour dénoncer la brutalité avec laquelle la famille du suspect fut traité tout en assurant que l'intéressé, tailleur de son état, a cessé toute relation avec le groupe islamiste Daawa Wa Attabligh dont il était membre.