Le ministre de la Santé semble vouloir sérieusement mettre de l'ordre dans son secteur. Ce dernier étant, pour le moins que l'on puisse dire, quasi sinistré. Mohamed Cheikh Biadillah, ministre de la Santé, a eu des entretiens lundi matin avec les responsables de l'Alliance des médecins du secteur privé et le Syndicat national des médecins du secteur privé, présidés respectivement par Saâd Benmansour et Mohamed Bennani. Les discussions ont porté sur plusieurs dossiers, notamment l'exercice illégal de la médecine, le TPA et la réforme de la nomenclature des actes médicaux. Les parties ont également abordé la question de la mise à niveau de l'Assurance-maladie obligatoire, pour laquelle les médecins ont proposé d'instaurer une tarification unifiée à l'échelle nationale. Par ailleurs, les professionnels ont soulevé l'épineux problème de l'Ordre national des médecins. Celui-ci, qui défend les intérêts aussi bien du secteur privé que ceux du secteur public, mérite, selon eux, une véritable refonte pour qu'il puisse jouer le rôle fédérateur qui est le sien. A ce titre, ils ont appelé à ce que les statuts de l'ordre national des médecins soient révisés pour permettre l'instauration d'élections libres et transparentes. Aujourd'hui, l'Ordre national des médecins est présidé par le médecin général Moulay Driss Archane. Pour sa part, Biadillah a rappelé, aux professionnels du secteur privé, les grandes lignes de la stratégie du ministère pour la période 2003-2007. La refonte des textes législatifs occupe une place de choix dans ce plan quinquennal. La généralisation de la réforme hospitalière également. En gros, le ministère de la Santé veut mettre en œuvre un véritable partenariat public-privé pour sortir le secteur de sa torpeur actuelle. Le dialogue est sans doute le vecteur essentiel de ce partenariat. C'est ainsi que le ministère s'est engagé à rester à l'écoute des professionnels et des syndicats. Justement, Biadillah s'est réuni, samedi dernier, avec les syndicats de la Santé (CDT, UMT, FDT, UGTM et UNTM). Il a réussi à décrocher deux importantes décisions. D'une part, les professeurs du CHU Ibn Sina ont décidé de reprendre leurs activités dans le bloc opératoire, après plus d'une vingtaine de jours d'arrêt à cause notamment de la vétusté du matériel et le délabrement des locaux. Et d'autre part, les syndicats ont décidé d'annuler leur appel à la grève prévue initialement pour les 17 et 18 février. Parallèlement à cela, les syndicalistes ont insisté sur l'absence de dialogue entre eux et le directeur du Centre hospitalier Ibn Sina, le Pr. Wajih Maâzouzi. A noter que le Centre hospitalier regroupe plusieurs hôpitaux publics dans la région de Rabat, Salé et Témara, parmi lesquels le CHU Ibn Sina de Rabat, dirigé, quant à lui, par le Pr. Jamal Belkhadir. A ce titre, le ministre de la Santé a promis à ses interlocuteurs que l'ensemble de leurs doléances seront prises au sérieux. En somme, il apparaît clairement que Biadillah veut prendre les choses en main et taper dans la fourmilière.