Un tiers des Israéliens estime que leur premier ministre doit démissionner après la série d'affaires de corruption qui a éclaboussé son gouvernement, son parti, ses proches et sa personne. Plus d'un tiers des Israéliens estime que leur premier ministre Ariel Sharon n'est plus digne d'occuper ce poste à la suite de la série d'affaires de corruption qui a éclaboussé son gouvernement, son parti, ses proches et sa propre personne, a indiqué hier un sondage. 31 % des personnes interrogées pensent que Sharon n'est plus digne d'être premier ministre selon les critères qu'il avait lui-même utilisé pour limoger une vice-ministre impliquée dans un scandale de corruption. Parmi son propre parti, le Likoud, 16 % des personnes interrogées estiment que Sharon n'est plus digne de rester en poste. Sharon et ses deux fils Omri et Gilad sont au centre d'un scandale depuis les révélations faites par les médias israéliens à propos d'un prêt de 1,5 million de dollars que leur a accordé un homme d'affaires sud-africain pour servir de garantie à un emprunt auprès d'une banque en Israël. De même, Gilad Sharon a été mis en cause dans une affaire de versement de plusieurs centaines de milliers de dollars de la part d'un homme d'affaires israélien pour des projets immobiliers et touristiques en Grèce et en Espagne, notamment. Son frère, Omri, est, lui, impliqué dans un scandale d'achats de voix lors de l'élection par le Likoud des candidats à la députation et de contacts, dans ce but, avec d'anciens prisonniers mafieux. Dans le cadre de ce dernier scandale, Ariel Sharon avait limogé une vice-ministre de son gouvernement qui avait refusé de répondre aux questions de la police, tout en continuant de proclamer l'innocence de ses fils. Sur le terrain de la répression qui s'abat sur le peuple palestinien, au moins deux autres militants ont été tués par l'armée israélienne hier dans la Bande de Ghazza et en Cisjordanie où les forces de répression israéliennes poursuivent leurs opérations de destruction de maisons et d'arrestations arbitraires, considérées par les organisations humanitaires comme des sanctions collectives. Les derniers assassinats perpétrés par l'armée d'Israël porte le nombre de Palestiniens froidement assassinés, depuis le déclenchement de la deuxième Intifada, à plus de 2.200. Sur le plan diplomatique, le refus d'Israël de laisser des dirigeants palestiniens se rendre à la Conférence de Londres, pour discuter d'une réforme des institutions palestiniennes, dans l'optique d'un règlement de paix, compromet, sinon condamne, cette initiative. Peu de signes laissent entrevoir, pour l'instant, la possibilité de réunir le 14 janvier à Londres des dirigeants de l'Autorité palestinienne et des représentants du Quartette (Etats-Unis, Union européenne, Russie, ONU) pour discuter des réformes palestiniennes. Diplomates et experts du conflit israélo-palestinien estiment à présent minimes les espoirs de progrès pacifiques dans ce dossier, notamment à cause de la position inconditionnellement pro-israélienne des Etats-Unis : « À mon sens, il existe une série de désaccords de part et d'autre de l'Atlantique dont le plus important est la divergence de vues sur les moyens d'aborder le Proche-Orient », souligne un diplomate européen. Tony Blair a confirmé cette analyse : « La raison pour laquelle notre position sur l'Irak se heurte à des oppositions n'a rien à voit avec un quelconque amour pour Saddam Hussein, mais résulte d'un sentiment qu'il y a deux poids, deux mesures. Le processus de paix au Proche-Orient est la clé de toute entente avec le monde arabe et musulman ».