L'incendie du commissariat de Malaga (Sud de l'Espagne) a fait, jeudi matin, une quatrième victime mort, alors que les autorités médicales andalouses n'excluent pas l'éventualité d'autres décès sachant que trois autres victimes sont dans un état grave. Selon un communiqué de l'hôpital Carlos Haya de Malaga où sont internées la majorité des victimes de l'incendie qui s'était produit dans un commissariat de police de la même ville, un quatrième ressortissant marocain est décédé des suites de ses blessures. Rappelons que l'incendie avait eu lieu, vendredi dernier, et qu'il a fait quatorze blessés. Cette dernière victime, un jeune homme dont l'identité n'a pas encore été révélée, était interné dans l'unité des soins intensifs de l'hôpital Carlos Haya, et son décès est dû, selon le Service Andalou de la Santé (SAS), à "une dégradation progressive de ses fonctions vitales causée par l'incendie". On apprend aussi de source médicale que deux autres blessés dont l'état est jugé "très grave" et un blessé "grave" continuent sous surveillance à l'unité des soins intensifs du même hôpital. Selon les différentes déclarations des autorités médicales sur l'état de santé des autres immigrés clandestins qui ont été victimes de l'incendie, il n'est pas exclu que le nombre des décès augmente dans les prochains jours. En ce qui concerne les investigations policières sur l'origine et les causes de l'incendie, les premiers éléments de l'enquête réaffirment les premières déclarations de la police de Malaga selon lesquelles, l'incendie aurait été intentionnellement provoqué par l'un des immigrés clandestins qui étaient en état d'arrestation dans les geôles du commissariat. Le chef de cette dernière, le commissaire Florentino Villabona, a déclaré que ses services ignoraient "jusqu'à quelques minutes avant l'incendie que le dénommé Patric dit El Rubio, arrêté en 1986 pour le délit d'homicide volontaire et recherché en Espagne pour plusieurs délits, était parmi les immigrés incarcérés au commissariat". Par ailleurs, le "Défenseur du peuple" andalou, José Chamizo, a ouvert une enquête d'office pour éclaircir ce qui s'est passé au commissariat de Malaga afin de savoir avec exactitude ce qui a provoqué l'incendie. Chamizo a fait cette déclaration à sa sortie d'une rencontre qu'il a eu avec le consul du Maroc à Séville, Fouad Yazough. En ce qui concerne le fait que le dénommé Patric ait été incarcéré dans la même cellule que les immigrés clandestins, Chamizo a exigé des autorités policières de ne jamais "mêler les victimes aux bourreaux". Au Maroc, la ministre déléguée chargée des Marocains résidant à l'étranger, Nouzha Chekrouni, a indiqué, dans une déclaration à la RTM que "les autorités marocaines et espagnoles souhaitent connaître les causes de l'incendie qui s'est déclaré vendredi dernier dans le commissariat central de police de Malaga". Mme Chekrouni a déclaré que le gouvernement marocain a exprimé dans un communiqué, sa solidarité et sa tristesse, à la suite de l'incendie du commissariat central de Malaga, qui a fait deux morts et plusieurs blessés parmi les Marocains. Rappelons que le communiqué du gouvernement marocain avait annoncé que les Consuls du Maroc à Séville et à Algesiras se sont rendus auprès des victimes de l'incendie pour leur apporter l'aide et le soutien nécessaires. S'agissant du rapatriement des corps des victimes, la ministre déléguée a annoncé qu'il va se faire selon les règles en vigueur, et a rappelé que les autorités sur place suivent la situation de près pour l'ouverture d'une enquête judiciaire sur les causes de cet incendie et pour s'enquérir des conditions de détention des immigrés. Cet incident tragique intervient à un moment où tout semble indiquer que Rabat et Madrid sont déterminés à continuer le processus de réconciliation et constitue un premier test à l'apaisement de la tension que les deux capitales doivent surmonter.