Un groupe d'anciens professeurs du Conservatoire communautaire de Casablanca a publié récemment, dans un quotidien arabophone, un réquisitoire contre Haj Younès, directeur de cet établissement. Ce dernier a son mot à dire. Entretien. Aujourd'hui Le Maroc : Certains professeurs du Conservatoire communautaire de musique de Casablanca font état d'une dégradation totale de cette institution. Comment réagissez vous à cela ? Haj Younès : J'aimerais tout d'abord préciser que ces professeurs qui se sont exprimés dans le numéro du 6 février du quotidien “Al Ahdat Al Maghribia” n'enseignent plus au Conservatoire depuis maintenant près de 2 ans. Ces mêmes professeurs m'accusent de les avoir renvoyés du Conservatoire sans aucun motif valable. Le groupe de ces professeurs est composé de quelques noms comme Abdelkebir Zahim, Mustapha Mabrouk, Abdelkrim Jalal, Mosli Salah. Ces derniers sont des personnes indésirables puisqu'ils ont des comportements qui ne sont pas très catholiques. J'ai moi-même découvert certaines choses concernant toutes ces personnes. Abdelkebir Zahim est un retraité qui a plus de 70 ans et qui ne peut plus enseigner chez nous. Concernant Abdelkrim Jalal, il est déjà titulaire d'un poste à l'enseignement et, de ce fait, ne peut cumuler plusieurs fonctions. Il enseigne au Conservatoire de musique depuis 1991, alors qu'il n'en a pas le droit, plus grave encore, il n'a pas demandé l'autorisation du ministère de la Culture. Moi je n'étais pas au courant, ce n'est que dernièrement que je l'ai su et je lui est demandé de quitter son poste. Non seulement il était chez nous en situation illégale, mais il contribuait à créer un climat malsain. Mais pourquoi, à votre avis, ils vous accusent de délaisser l'institution et de pratiquer du favoritisme ? Ils cherchent tout simplement à se venger en réclamant ma tête. J'étais correct avec eux, mais ils veulent que je les soutienne en fermant les yeux sur leurs pratiques. Plusieurs incidents m'ont poussé à me méfier d'eux. Je donne, à titre d'exemple, des situations de bastonnade à l'enceinte du Conservatoire. Abdelkebir Zahim est même allé jusqu'à frapper un autre professeur. L'affaire a été d'ailleurs portée devant la justice et j'ai même une copie du PV. Pour ce qui est du favoritisme, ils m'accusent de payer certains professeurs plus que d'autres. C'est tout à fait normal. Ici, les salaires sont déterminés, selon la compétence de chacun. Les professeurs de première catégorie sont payés 15,75 DH l'heure, et les autres catégories sont payés 12DH 50 l'heure. Mes détracteurs appartiennent à la deuxième catégorie. Le cas de Jalal par exemple est très significatif. Ce dernier enseigne les première et deuxième années ; il enseigne à un effectif de 3 à 4 élèves ; alors comment voulez-vous qu'il ait le même salaire qu'un professeur chargé de 85 élèves et qui, de plus, est plus compétent. Mais ces professeurs parlent aussi de l'état général de l'établissement qui est déplorable. Niez-vous cette réalité ? Non, je ne nie pas que le conservatoire se trouve dans un état lamentable. Mais cela ne relève pas de ma compétence directe. Dernièrement, le maire de la ville de Casablanca a visité le conservatoire et a été ahuri par son état. D'ailleurs, nous comptons lancer des travaux de restauration et de réaménagement. Les murs seront repeints et toutes les installations seront retapées. Mais nous ne pouvons pas nous atteler à cette tâche au cours de l'année scolaire ; nous attendons la période des vacances pour ouvrir ce chantier. C'est ça la vérité. Le reste n'est que mensonges et calomnies.