Entretien. Malentendant, Badr Khelladi est un footballeur marocain qui évolue avec la sélection française des malentendants. Ce jeune champion est le petit-fils de feu Haj Abdelkrim Doghmi, le doyen des R'batis, récemment décédé à l'âge de 110 ans. Aujourd'hui Le Maroc : Quand avez-vous commencé à jouer au football en France. ? Badr Khelladi : J'ai commencé à toucher le ballon dès l'âge de six ans grâce aux encouragements de mes parents, qui cherchaient, avant tout, mon épanouissement. C'est ainsi que j'ai débuté avec le club de Créteil (les normaux) ou j'ai côtoyé Samy Troiri (Nice) jean Michel le sage (Le Havre), Julien Lachuer (Amiens, 2ème division) et Mohammed Sylla (Ecosse) Dans quel club évoluez-vous en France ? Je joue au sein du club Parisien des sourds-muets, plusieurs fois champion de France, finaliste aux championnats d'Europe et finaliste au championnat du monde Pensez-vous rejoindre un jour la sélection marocaine ? J'aimerais jouer au sein de la sélection nationale lors de la Coupe du Monde qui se déroulera en 2005 en Australie. Et, si Dieu le veut, remporter cette Coupe du Monde en compagnie de mes compatriotes. Je souhaite que le sélectionneur national fasse appel aux joueurs marocains qui évoluent à l'Etranger. Surtout que les règlements nous permettent encore de jouer sous les couleurs marocaines, bien que nous ayons évolué sous d'autres maillots. Et à cet égard, je vous informe que deux autres Marocains viennent de rejoindre la sélection française, et un autre celui des Pays-Bas (le meilleur joueur de l'équipe), et deux autres la sélection belge. Et si les règlements ne le permettaient pas ? Si les règlements m'interdisent de jouer parce que j'ai évolué avec la sélection française, j'espère quand même être parmi la sélection nationale marocaine et je pourrais être parmi le staff technique. Mais, comme je vous l'ai dit, je garde espoir de faire un jour partie du onze marocain. Avez-vous été contacté lors de votre séjour au Maroc ? J'ai rencontré le Directeur Technique National (DTN) de la Fédération Royale Marocaine de Sports pour Personnes Handicapées (FRMSPH) à titre personnel. Et, personnellement, j'estime qu'il y a une possibilité d'apporter l'expérience française dans ce domaine. Ne dit-on pas quelque part, tel grand-père tel petit-fils ? Vous voulez faire sans doute référence à mon grand-père feu Rais Abdelkrim Doghmi, récemment décédé à l'âge de 110 ans. Outre ses qualités de sauveteur, il a en effet été champion du Maroc de natation en 1930… je tiens sans doute de lui cette volonté de se surpasser… Votre meilleur souvenir ? C'était en 1997, aux Jeux olympiques à Copenhague quand j'ai marqué un but d'un tir des 28 mètres contre le Danemark en demi-finale. Un souvenir fabuleux qui me comble encore de joie, quand j'y repense. Un dernier mot ? Je vous remercie pour l'intérêt que votre quotidien accorde au sport en général et au handisport en particulier. De plus, « Aujourd'hui Le Maroc est un des journaux marocains qu'on peut trouver dans les kiosques en France.