• Au terme de sa session du 24 au 26 janvier, le Parlement européen de Strasbourg a adopté une résolution où il dit sa préoccupation de l'absence d'évolution notable sur le dossier du Sahara marocain. • Tout en appelant le Polisario à se dépêcher pour libérer les prisonniers marocains à Tindouf, l'institution européenne, réputée pour être sensible aux thèses du Polisario, marque sa préférence pour le plan d'autodétermination. «L'Assemblée appelle le front polisario à accélérer la libération des 412 prisonniers restants». La phrase est courte, mais elle n'en signifie pas moins, et de la manière la plus claire, à la bande à Mohamed Abdelaziz de procéder sans davantage de tergiversation, à la libération de ce qui reste des vies humaines de plusieurs centaines de soldats et civils marocains. Des Marocains faits prisonniers depuis des décennies et souffrent de maladies, mauvais traitements et manquent de tout dans des geôles de Tindouf qui en disent long sur la haute considération qu'a le polisario aussi bien de la vie humaine que du Droit international humanitaire. L'appel à faire cesser le calvaire au quotidien de ceux qui l'on qualifie des plus anciens détenus militaires de l'Histoire provient de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe réunit du 24 au 28 janvier à son siège à Strasbourg. Un appel qui fait partie de 13 observations et recommandations formulées à l'attention aussi bien du Maroc et du polisario qu'à celle des pays voisins. Des recommandations regroupées dans un document dans le plus ancienne instance européenne, qui réunit 46 pays membres, brille par ailleurs par le manque de clarté de sa position quant aux voies et moyens de régler la question du Sahara marocain. S'il y est question de la réaffirmation de l'institution européenne de son «soutien énergique » en faveur des efforts du secrétaire général des Nations Unies et son envoyé personnel pour parvenir à un «règlement politique mutuellement acceptable» de la question du Sahara, l'assemblée n'en soutient pas moins le fameux plan de paix pour l'autodétermination. Un plan présenté comme « solution politique optimale ». Le document relate les arguments du Maroc quant à sa non acceptation de ce plan dit de paix, à savoir le risque d'insécurité et d'instabilité qu'entraînerait le principe de période transitoire d'autonomie, dont le caractère définitif n'est pas négociable. Ne tranchant ni d'un côté ni de l'autre, le principe même d'une diplomatie étant de ne pas trancher, la résolution du Conseil de l'Europe trahit cependant une certaine sensibilité quant aux thèses montées de toutes pièces par le polisario. Ce dernier a d'ailleurs à son actif son laborieux travail consenti auprès des députés européens. Chose que la diplomatie marocaine n'a pas réussi à faire. De toute cette ambiguïté, restera une situation qui parle d'elle-même. Celle des Marocains détenus à Tindouf et dont la vie, ou plutôt la survie, n'est pour le polisario qu'un outil d'instrumentalisation et de chantage à travers des libérations partielles et des procédés aussi méprisables que connus de tous. L'assemblée apporte dans ce sens son soutien au Comité international de la Croix-Rouge qui continue à visiter régulièrement, avec une moyenne de deux fois par an, ces détenus et à leur prodiguer des soins médicaux. Des soins précieux mais qu'on sait désormais incapables de rétablir des prisonniers que la véritable et ignoble machine broyeuse des vies humaines qu'est le polisario. Preuve en est le décès de Mohamed Lahmadi, membre des forces auxiliaires, qui a rendu l'âme lundi à l'hôpital militaire de Marrakech. Un décès, survenu moins de 48 heures après son rapatriement et conclu, d'une dramatique singularité, dix-sept années de geôle et autant de d'atteintes à sa personne, à sa santé et à sa dignité. La propagande polisarienne, qui a annoncé la libération des deux prisonniers marocains comme on brandit une victoire, aura, sans le vouloir, réussi à afficher l'affreux visage d'une bande de mercenaires. Quatre cent douze ressortissants marocains croupissent encore dans les gêoles des camps de Tindouf, depuis plus de 25 ans pour la plupart d'entre eux. Ils sont en danger de mort. L'appel lancé en ce sens samedi dernier par le Comité international de la croix rouge se passe de tout commentaire. D'autres s'en sont suivis, notamment celui de l'Association de Défense des Séquestrés à Tindouf (ADESETI), une organisation non-gouvernementale basée en Suède, qui a adressé une lettre à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, relative à la situation des séquestrés dans les camps de Tindouf, en Algérie. Des centaines de victimes ont été enlevées, affirme l'ADESETI dans un communiqué qui fait état également de la disparition forcée de 352 personnes dans les bagnes secrets du polisario, précisant que leur cas n'a jamais été clarifié. Trois autres associations des provinces sahariennes ont dénoncé les pratiques du polisario. Al Massira Wal Mostakbal, l'Association des parents et proches des Sahraouis victimes de la répression dans les camps de Tindouf et l'Association sahraouie de défense des droits de l'Homme. Toutes ont lancé un appel à toutes les Organisations humanitaires pour mettre fin au chantage auquel se livre le polisario envers des Organisations internationales en ce qui concerne les séquestrés marocains dans les camps de Tindouf et exhortent la communauté internationale à agir contre des procédés qui se jouent de l'être humain. Des procédés qu'un pays voisin, l'Algérie en l'occurrence, n'hésite pas à appuyer par tous les moyens, qu'ils soient politiques, financiers ou militaires, allant même jusqu'à fabriquer un corps étrangers qu'Histoire et géographie ne reconnaissent même pas. A ce titre, l'Assemblée parlementaire «invite les Etats voisins à coopérer avec les Nations Unies pour un règlement juste et définitif de ce conflit». Une invitation que décline allégrement Alger, jouant toujours et dans la plus totale des contradictions la carte de la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes.