410 Marocains sont encore prisonniers dans les camps du Polisario sur le territoire algérien à Tindouf. Certains y sont depuis 25 ans déjà. «Les plus vieux prisonniers de guerre du monde» continuent à souffrir le martyre et le gouvernement marocain appelle à «une libéralisation totale, immédiate et inconditionnelle». Capturés au Sahara par les rebelles du Front Polisario lors de sévères affrontements contre l'armée marocaine, entre 1976 et 1991, les soldats et les civils marocains prisonniers à Tindouf sont les victimes d'un système de détention qui écrase toutes les lois et toutes les déclarations des droits de l'Homme. Chaque jour, Ils vivent les tortures, les meurtres et les mutilations, souffrant depuis des décennies de maladies et de mauvais traitements. Sans oublier les populations civiles marocaine se comptant par centaines qui continue à être retenues contre leurs gré dans ces camps de la honte. Devant cette situation, les dénonciations à travers le monde se font de plus en plus larges. Le Parlement européen de Strasbourg et au terme de sa dernière session le 26 et le 27 janvier 2005, a exprimé son inquiétude quant à la stagnation du dossier du Sahara marocain et a appelé le Polisario à accélérer le processus de libéralisation de l'ensemble des prisonniers. L'Assemblée parlementaire du Conseil d'Europe s'est montrée favorable quant au plan de paix d'autodétermination, un plan que le Maroc refuse à cause du risque d'insécurité et d'instabilité que le principe de période transitoire d'autonomie est susceptible d'engendrer. Depuis leur emprisonnement, le Polisario procède à des libérations partielles des prisonniers que les autorités marocaines considèrent comme relevant "d'un marchandage médiatique". La dernière en date est celle des deux prisonniers marocains rapatriés le samedi 22 janvier l'un des deux est décédé lundi 27 janvier à l'hôpital militaire "Avicenne" de Marrakech. Il s'agit de Mohamed Lahmadi, prisonnier depuis 17 ans et membre des Forces auxiliaires. Le défunt souffrait d'un cancer de la prostate depuis plusieurs années. Suite à ce décès, le Conseil américain pour les prisonniers de guerre marocains (ACMP) a porté l'Algérie et le Polisario responsables de la mort du soldat marocain. Par ailleurs, l'ACMP a adressé une lettre à l'ambassadeur algérien aux Nations unies appelant l'autorité algérienne à assumer leur responsabilité pour garantir la sécurité des détenus marocains à Tindouf et pour leur libéralisation et une lettre similaire à l'ambassadeur algérien aux Etats-Unis invitant l'Algérie à mener une enquête sur la mort de Mohamed Lahmadi ainsi que d'autres anciens détenus marocains morts dans des circonstances douteuses. Devant toutes ces indignations de la communauté internationale, le Polisario et le gouvernement algérien tournent leurs dos aux appels incessants et les multiples résolutions du Conseil de Sécurité, en continuant à retenir illégalement ces prisonniers dans des circonstances dramatiques et inhumaines. Par ailleurs, Les représentants du monde associatif, de la société civile et les ONG marocains continuent à faire de l'écho sur le sort des populations marocaines séquestrées dans les camps algériens dans les institutions onusiennes et autres organisations humanitaires. Et ce à travers des compagnes de sensibilisation et de formation sur la situation des séquestrés marocains dans les camps de Tindouf. • Ilham Mountaj