Loin d'être considérée comme un geste de bonne volonté de la part des séparatistes du Polisario, la libération de 100 détenus marocains à Tindouf a été l'occasion pour la communauté internationale de réitérer l'exigence aux séparatistes de procéder à la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers marocains. La libération, annoncée par la coupole du Polisario à l'occasion de l'Aïd Al Adha et présentée comme une réponse à la demande du président du Gouvernement espagnol, José Maria Aznar, n'est que l'incarnation du sadisme des dirigeants des camps de Tindouf. Car, en annonçant la libération des cent détenus, ils n'ont fait qu'attirer davantage l'attention du monde entier sur la pérennisation de la souffrance des 1160 détenus qui restent incarcérés dans les geôles polisariennes sur le sol algérien. Ainsi, au lendemain de l'annonce faite par le Polisario, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, William Lacy Swing a demandé la libération "sans délai" de tous les prisonniers de guerre marocains détenus par le "Polisario", a indiqué un communiqué diffusé au siège de l'ONU à New York. Accueillant avec satisfaction l'annonce faite par le "Polisario" de libérer 100 prisonniers de guerre marocains, M. Swing a exprimé l'espoir que tous les prisonniers marocains encore en détention soient libérés sans délai, conformément au droit international humanitaire. Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU appelle également les parties de continuer à coopérer aux efforts du Comité international de la Croix-Rouge pour résoudre le problème du sort de toutes les personnes disparues depuis le début du conflit, ajoute le communiqué. La même réaction a été enregistrée à Paris. La France, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, a appelé à la libération de tous les prisonniers de guerre marocains détenus par le "Polisario". "La France, comme ses partenaires européens et l'ensemble de la communauté internationale considère que, conformément au droit humanitaire international, le Front Polisario doit poursuivre et procéder à la libération de tous les prisonniers de guerre marocains", a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, François Rivasseau. Le gouvernement espagnol, qui est intervenu auprès du Polisario pour cette libération, a aussi formulé l'espoir de voir cette décision suivie d'autres mesures de même nature qui conduiront à la libération de tous les prisonniers de guerre. À Washington, le message du gouvernement américain à l'égard du Polisario est clair. Les Etats-Unis appellent à la libération "immédiate et sans condition" de tous les Marocains encore détenus par le "Polisario", a indiqué vendredi le porte-parole du département d'Etat Richard Boucher. Washington, qui "accueille avec satisfaction" la libération, le 10 février, de 100 prisonniers de guerre marocains, invite également les parties au conflit à "s'engager sérieusement avec les représentants du secrétaire général des Nations unies" pour parvenir à une solution. "Le Polisario a une obligation, en vertu de la loi humanitaire internationale, de relâcher, sans condition, tous les prisonniers marocains, (...). Nous appelons le Polisario à relâcher sans délai les 1.160 prisonniers marocains" qui sont encore en détention parfois "depuis plus de vingt ans", a précisé le département d'Etat dans un communiqué. Rappelons que plus de 1.160 Marocains civils et militaires sont toujours détenus par le "Polisario" dans les camps de Tindouf, dans le Sud algérien. Ces captifs sont qualifiés de "plus vieux prisonniers de guerre du monde" par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui tente d'attirer l'attention de la communauté internationale sur "le drame humanitaire" vécu par ces détenus.