Le polisario utilise le dossier des prisonniers marocains qu'il maintient en captivité sur le sol algérien comme une carte pour obtenir des intérêts financiers et politiques et ce contrairement au droit international. La prochaine libération de 100 prisonniers marocains détenus par le polisario sur le territoire algérien a été favorablement accueillie par plusieurs capitales mondiales et des organisations internationales qui ont réitéré, à cette occasion, leurs appels aux séparatistes de Tindouf de se conformer au droit international humanitaire en procédant immédiatement à la libération de tous les prisonniers marocains. Toutefois, le polisario continue à exploiter ce dossier humanitaire à des fins de marketing politique et de chantage et à marchander avec le malheur de plusieurs centaines de familles des détenus qui attendent depuis plus d'un quart de siècle la libération de leurs parents. Ainsi, la libération d'une centaine de détenus entre dans le même cadre que les opérations précédentes à savoir l'exploitation médiatique et politique de la libération du goutte-à-goutte des prisonniers. La dernière, rappelons-le, a été rendue possible grâce à une médiation du Qatar dont le porte-parole du ministère des Affaires étrangères qui s'est chargé d'annoncer la nouvelle en se déclarant satisfait de l'aboutissement des démarches de son gouvernement ayant abouti à la libération. Doha a aussi annoncé que c'est le Qatar qui entreprendra les procédures nécessaires pour le rapatriement des prisonniers libérés. "Se basant sur des considérations humanitaires et dans un souci de réunir les frères dans leurs foyers, l'Etat du Qatar a entrepris des démarches auprès du polisario pour la libération d'un certain nombre de prisonniers du Royaume du Maroc frère", avait précisé le porte-parole dans une déclaration de presse rajoutant que "l'Etat de Qatar entreprendra, conformément au droit humanitaire international en coopération avec le Comité International de la Croix-Rouge (CICR), les procédures nécessaires pour le retour de ces prisonniers dans leur pays et continuera ses bons offices en vue, si possible, de la libération d'autres prisonniers". Cette médiation du Qatar avait été précédée par d'autres émanant de pays comme la Libye, l'Espagne, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ce qui suppose plusieurs questions sur l'usage de la carte des prisonniers marocains de cette manière. D'ailleurs, des informations non-confirmées officiellement ont fait état d'une compensation financière que le polisario aurait reçue du gouvernement du Qatar en contrepartie de la libération. Rappelons que dans l'affaire de l'avant-dernière opération de libération, qui a été réalisée grâce aux bons offices de la Libye, le polisario aurait reçu, selon des informations rapportées par la presse internationale arabe, une aide financière qui lui aurait été fournie par la Fondation Kadhafi qui s'était chargée des négociations pour la libération de 300 détenus ainsi que de leur rapatriement. Consulté par notre rédaction sur les informations rapportées par la presse à ce propos, Mohamed Bahi, membre du bureau exécutif de l'association "le Sahara marocain" n'a pas exclu cette possibilité. "Officiellement, on ne peut pas assurer que le Qatar - que je tiens d'ailleurs à remercier pour sa médiation - ait dû compenser financièrement le polisario pour obtenir la libération, mais, tout semble indiquer qu'il s'agit d'une opération de troc dont les détails ne peuvent pas être révélés", a-t-il. Bahi précise qu'il suffit de se demander sur le fait que "le polisario ne donne aucune importance aux appels du secrétaire génal de l'ONU, Kofi Annan ou des résolutions du Conseil de sécurité ainsi que des demandes du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) qui exigent la libération immédiate de tous les prisonniers marocains, alors qu'il négocie des libérations au goutte-à-goutte avec les gouvernements de certains pays à titre bilatéral". Pour Mohamed Bahi, il y a des raisons qui vont au-delà du souci humanitaire. En somme, la communauté internationale devrait obliger les séparatistes de Tindouf et leurs tuteurs algériens à se conformer à la légalité internationale et à libérer immédiatement tous les détenus marocains qu'ils maintiennent en captivité depuis plus d'un quart de siècle.