Ahmed Qoreï a accepté de former un gouvernement élargi. Le portefeuille de l'Intérieur, qui a été à l'origine de la crise des deux précédents gouvernements, aurait trouvé un compromis entre le Président Arafat et son Premier ministre. Après la crise du cabinet d'urgence, la Palestine aura un gouvernement élargi. En effet, à trois jours de la fin du mandat du gouvernement d'urgence, dirigé par Ahmed Qoreï, alias Abou Alaa, ce dernier accepte de conduire, à partir du premier novembre, une équipe gouvernementale élargie. Le ministre des Affaires étrangères Nabil Chaath a déclaré mardi que «Abou Alaa a accepté de former un gouvernement élargi et il le présentera au Parlement à l'issue du mandat de l'actuel cabinet ». « L'actuel cabinet d'urgence formera le noyau du gouvernement élargi dont la composition doit être arrêtée d'ici au 5 novembre avant d'être présentée au Conseil législatif palestinien (CLP, Parlement) pour obtenir sa confiance », a précisé le chef de la diplomatie palestinienne à l'issue d'une réunion du Comité central du Fatah, le principal mouvement palestinien, en présence du dirigeant Yasser Arafat et de M. Qoreï, soulignant que le leader palestinien ainsi que le comité central « ont accordé à l'unanimité leur soutien à Abou Alaa ». Ce soutien mettra-t-il un terme au bras de fer qui les opposait à propos du portefeuille de la sécurité intérieure du pays ? Lors de la formation du gouvernement Qoreï, le général Nasr Youssef, candidat au poste de l'Intérieur, avait été récusé par le Président de l'Autorité palestinienne. Le ministre de l'Intérieur, initialement choisi par Koreï, avait boycotté la cérémonie d'investiture du cabinet et avait fait savoir qu'il n'assumerait pas ses nouvelles fonctions s'il n'obtenait pas du Conseil législatif palestinien un vote de confiance lui assurant la légitimité requise pour son action. Durant cette période, le Conseil national de sécurité, dirigé par le Président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat, a été chargé d'assumer les prérogatives du ministère de l'Intérieur. En plus, le Parlement palestinien avait refusé d'accorder sa confiance au cabinet de crise. Le refus a été expliqué par le fait que la loi fondamentale de l'Autorité palestinienne ne prévoyait pas la création d'un tel gouvernement malgré l'instauration de l'état d'urgence dans les territoires occupés le 5 octobre. Après ce conflit, les dirigeants palestiniens avaient convenu que le cabinet actuel gouvernerait pour une période limitée à un mois, à l'issue de laquelle il pourrait être élargi. La même question concernant le portefeuille du l'Intérieur a été à l'origine de la démission du Premier ministre Mahmoud Abbas, après cent jours à la tête du gouvernement. Les deux hommes n'avaient pas réussi à trouver de terrain d'entente sur la nomination d'un ministre de l'Intérieur chargé des forces de sécurité. En l'espace de deux mois, la Palestine a connu deux Premiers ministres. Et si les dirigeants palestiniens ne se mettent pas d'accord encore une fois sur le candidat qui sera à la tête du ministère de l'Intérieur, la démission de M. Qoreï n'est pas à écarter. « Je respecterai les décisions qui seront prises par le Président et les frères, au sein de la direction palestinienne, et j'espère que les conditions seront réunies pour que nous travaillions ensemble afin de sortir de cette passe difficile » a déclaré M. Qoreï.