Palestine. le Premier ministre Ahmed Qoreï va diriger un cabinet d'urgence pendant un mois sans ministre de l'Intérieur. Le portefeuille de la Sécurité a été à l'origine de la démission du précédent gouvernement. La crise du gouvernement palestinien d'urgence semble dénouée. En effet, le Premier ministre Ahmed Qoreï va finalement diriger un cabinet d'urgence pendant un mois sans ministre de l'Intérieur. «Au bout d'un mois, nous verrons si ce cabinet d'urgence de huit ministres doit être étendu ou maintenu, mais, entre-temps, le portefeuille de l'Intérieur ne sera pas attribué», a affirmé dimanche à Ramallah le chef de la diplomatie palestinienne, Nabil Chaath. Durant cette période, le Conseil national de sécurité, dirigé par le président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat, sera chargé d'assumer les prérogatives du ministère de l'Intérieur, a précisé Abbas Zaki, un membre du Comité central du Fatah. Le portefeuille de sécurité a été le point de désaccord entre le Président Arafat et son Premier ministre Ahmed Qoreï. La même question a été à l'origine de la démission de son prédécesseur Mahmoud Abbas. Il faut dire que le leader palestinien Yasser Arafat ne veut plus lâcher du lest sur le poste de sécurité intérieur. Les deux hommes n'ont pas réussi à trouver de terrain d'entente sur la nomination d'un ministre de l'Intérieur chargé des forces de sécurité au sein du cabinet d'urgence investi pour un mois. Le ministre de l'Intérieur initialement choisi par Koreï, le général Nasser Youssef, avait boycotté la cérémonie d'investiture du cabinet, mardi dernier dans le QG d'Arafat, et avait fait savoir qu'il n'assumerait pas ses nouvelles fonctions s'il n'obtenait pas du Conseil législatif palestinien un vote de confiance lui assurant la légitimité requise pour son action. M. Qoreï dirige actuellement un cabinet d'urgence nommé, il y a une semaine par le président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat. Cette semaine, de violents différends ont opposé les deux hommes sur la composition du prochain gouvernement, en particulier sur la nomination du nouveau ministre de l'Intérieur et la question de savoir si Arafat lui-même avait le pouvoir de nommer un gouvernement par décret. «Abou Ala (Qoreï) et les ministres qui ont été investis vont continuer à assurer leurs responsabilités jusqu'à la fin de la période d'un mois prévue par la loi», a déclaré samedi Nabil Abou Rdaïnah, un proche collaborateur d'Arafat. Dimanche, Ahmed Qoreï a fait savoir au comité central du Fatah qu'il ne comptait pas rester au poste de Premier ministre palestinien au-delà de l'expiration du mandat du cabinet d'urgence qu'il préside, dans trois semaines. Des responsables de la faction de l'OLP ont signalé qu'il a indiqué «qu'un nouveau gouvernement serait formé dans trois semaines avec aussi un nouveau Premier ministre». Si Ahmed Qoreï démissionne, il sera le second Premier ministre palestinien à jeter l'éponge en quelques semaines. En l'espace de deux mois, la Palestine aura ainsi connu deux Premiers ministres, le mandat de chacun ne dépasse pas un mois. Sur le terrain, la violence continue de sévir. L'armée israélienne poursuivait dans le même temps une vaste opération, baptisée «Traitement à la racine» lancée vendredi avant l'aube à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Selon un porte-parole de la Sûreté palestinienne, plus de cent chars et véhicules blindés ont participé à l'incursion.Cette opération a fait huit tués, dont deux enfants, et quelque 60 blessés palestiniens, ainsi qu'un soldat blessé côté israélien. A Rafah, un camp de réfugiés de la bande de Gaza, des médecins ont annoncé qu'un Palestinien de 19 ans avait été tué par balle par des soldats israéliens. Les médecins ont également fait état de 16 blessés. Alors que l'opération de l'armée israélienne dans le camp de réfugiés de Rafah se poursuivait, les Palestiniens ont repoussé la désignation d'un nouveau ministre de l'Intérieur, dont le rôle sera crucial pour tenter de relancer le processus de paix au Proche-Orient. Il faut dire que ces désaccords autour de la formation du gouvernement ne sont plus dans l'intérêt de la Palestine.