Le Conseil législatif Palestinien a repoussé à samedi sa réunion destinée à débattre de l'investiture d'Ahmed Qoreï au poste de Premier ministre. L'Autorité palestinienne a par ailleurs décidé la création d'un Conseil national de la sécurité. En raison de la non-réception d'autorisation israélienne, certains membres du Conseil législatif palestinien n'ont pas pu se rendre de la bande de Gaza à Ramallah. Chose qui a abouti à l'ajournement d'une réunion dudit Conseil car cela posait problèmes quant à certains noms de ministres, appelés à siéger au gouvernement. Prévue jeudi dernier, la séance du Parlement palestinien, qui avait pour objet de débattre de l'investiture d'Ahmad Qoreï comme Premier ministre, a finalement été repoussée à samedi. Ahmad Qoreï devait présenter au Conseil législatif Palestinien un gouvernement de crise, dicté par l'urgence de la situation. Le Comité exécutif de l'Organisation de Libération de la Palestine (CEOLP) et le Comité Central du Fatah devaient également se réunir jeudi dernier à Ramallah. Aucune précision n'avait cependant filtré sur la réunion de ces deux instances. Ahmed Qoreï dispose théoriquement de cinq semaines pour former son cabinet. Salam Fayad (Finances et vice-Premier ministre), Nabil Chaath (ministre des Affaires étrangères), Yasser Abed Rabbo (ministre de l'Information), Maher el-Masri (ministre de l'Economie), Mohammad Dahlane (ministre d'Etat pour les Affaires de sécurité), Saëb Erakat (Négociations), Nasser Youssef (ministre de l'Intérieur), Naïm Aboul Homous (ministre de l'Education) et Kamal Al-Charafi (ministre de la Santé) sont les personalités pressenties pour ce cabinet de crise, en plus de Abdel Razzak Yehyah, qui devrait assumer les fonctions de vice-ministre chargé des Affaires de sécurité. Par ailleurs, l'Autorité palestinienne a décidé de former un Conseil national de la sécurité dirigé par Yasser Arafat, qui supervisera les huit branches de la sécurité. Ce Conseil répond techniquement aux demandes américaines et israéliennes exigeant que les forces de sécurité palestiniennes soient placées sous une autorité unique. Mais Israël estime que toute solution laissant à Yasser Arafat l'autorité effective reste insuffisante. « La direction palestinienne a décidé aujourd'hui lors de sa réunion d'unir toutes les forces de sécurité, de police et de renseignement sous la coupe du Conseil national de sécurité », avait déclaré Nabil Abou Rdeneh, un des conseillers de Yasser Arafat, s'exprimant à l'issue d'une réunion du Fatah. Le Conseil en question sera composé de Yasser Arafat, du Premier ministre désigné Ahmad Qoreï, des ministres des Finances, de l'Intérieur et des Affaires étrangères, ainsi que d'autres responsables politiques et de la sécurité, selon les déclarations d'Abou Rdeneh. À Bruxelles, l'Union européenne est officiellement convenue de placer la branche politique du groupe palestinien Hamas sur sa liste des « organisations hors-la-loi», selon des diplomates de l'UE. Les détails de cette décision, prise par le Conseil des ambassadeurs de l'UE et qui prévoit que les Etats membres gèlent les avoirs de l'organisation, doivent en principe être publiés samedi ou au début de la semaine prochaine au Journal officiel de l'UE. Toutefois, une porte-parole de Javier Solana, le chef de la diplomatie européenne, avait refusé de confirmer cette décision. Elle a cependant déclaré que les ministres des Affaires étrangères des Quinze avaient envoyé un message très clair au Hamas, lors de leur réunion informelle, samedi dernier à Riva del Garda, en Italie. Côté israélien, le Premier ministre Ariel Sharon, rentré d'un voyage officiel en Inde qu'il a écourté de 24 heures, devait au plus tôt tenir des consultations sécuritaires, en présence du ministre de la Défense, Shaoul Mofaz, du chef d'état-major Moshe Yaalon, et d'autres responsables des forces de sécurité.