À 20 ans, Janane Fatine Mohammadi commence à faire parler d'elle. Entre Prix de réalisation de courts métrages et récompenses pour l'écriture de scénarios, cette jeune native de Rabat est promise à un bel avenir. L'avenir, Janane Fatine Mohammadi le voit en rose. Et comment ! Elle est arrivée à l'âge de 20 ans à décrocher le prestigieux premier Prix du festival international des court métrages de Lyon, en 2004, et le non moins convoité Prix Mohamed Reggab pour le scénario, en 2003. Etudiante à l'Institut spécialisé du cinéma et de l'audiovisuel, à Rabat, elle a pu se frayer un chemin dans le monde de la réalisation et de l'écriture de scénarios. Son baptême du feu, «Fatalité», un court métrage de cinq minutes, a été un succès : il a récolté trois grandes récompenses. Il s'agit du premier Prix des journées estudiantines de la Faculté Mohammed V de Rabat, en 2003, du premier Prix du Festival international des courts-métrages de Lyon et du Prix Mohamed Reggab pour le scénario. «Je m'estime chanceuse de pouvoir, à mon âge là, obtenir de telles consécrations. Ces Prix-là sont, en fait, des récompenses pour tous les efforts que je déploie, quotidiennement, dans mon travail», note Janane Fatine Mohammadi, d'un ton fier et humble à la fois. D'une famille comptant parmi ses membres de nombreux cinéphiles, elle a grandi dans un entourage qui voue une grande admiration au septième art: «J'ai passé le plus clair de mon enfance dans des salles de cinéma», dit-elle aujourd'hui avec un brin de nostalgie. Son histoire avec l'écriture cinématographique a débuté bien avant même son intégration, en 2002, de l'Institut spécialisé du cinéma et de l'audiovisuel. «En famille et vers la fin d'un film ou d'une série télévisée, j'étais toujours celle qui commence par dire que le réalisateur aurait dû faire ceci au lieu de cela, qu'il a négligé un aspect et favorisé un autre… J'aimais les discussions qui suivaient les projections», ajoute-t-elle. Voulant apprendre le métier dans les règles de l'art, elle n'hésite pas à côtoyer des professionnels de Hollywood. C'est ainsi qu'elle a passé un stage, en mars 2004, avec l'équipe du film américain «Sahara». Quelques mois après, en octobre 2004, elle part pour Damas, en Syrie, pour participer à un atelier d'écriture et de réalisation de films pour enfants. Cette formation a été assurée par le réalisateur syrien, Firas Dihni, et la cinéaste allemande, Barbara Gotscher, et a été également une occasion d'accorder un Prix aux meilleurs scénarios. Sans coup férir, elle est arrivée à convaincre le Comité de l'aide financière aux jeunes réalisateurs, lors de cet atelier, que son «Voyage dans ma ville» est le projet qui mérite le plus cette prime. Janane Fatine Mohammadi vient de terminer, le week-end dernier, la phase du montage de ce court-métrage tourné dans les coins et recoins de la ville de Rabat. «Voyage dans ma ville» est l'histoire d'un jeune enfant marocain né et résidant en France et qui n'a jamais connu la capitale de son pays d'origine. Ce film relate comment cet enfant va découvrir Rabat à travers une visite guidée menée par l'un de ses cousins. Janane Fatine Mohammadi estime que la production audiovisuelle marocaine n'accorde qu'une légère importance à cette jeune génération et qu'il est temps de « considérer que l'enfant est une personne intelligente et exigeante. Il est l'homme (ou la femme) de demain qui doit connaître ses origines, son histoire et sa culture de façon légère et attirante». L'avant-première de «Voyage dans ma ville» est prévue pour le 2 février prochain, au Goethe Institut, à Rabat. Ce court métrage sera également en lice dans le Festival des jeunes cinéastes de Martil, programmé pour le 12 du mois prochain. La plume à la main, Janane Fatine est en train de rédiger un nouveau scénario pour, une fois de plus, un court métrage. Le long-métrage est pour bientôt : «Juste après mon rodage du court métrage».