En paraphant jeudi à Rabat deux conventions consacrées à l'agriculture, les départements d'Aziz Akhannouch et de Mohamed Boussaid, associés à d'autres, font d'une pierre deux coups non seulement en termes de nombre mais de bouchées doubles pour le secteur agricole. Les détails. La BERD prête 120 millions d'euros pour l'irrigation au Saiss En vertu de la 1ère convention, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) accorde un prêt pour le financement du programme d'irrigation de la plaine du Saïss. Selon le ministre de l'économie et des finances, ayant présidé la cérémonie de signature, cette convention concerne le projet de sauvegarde de la plaine de Saiss connue pour sa production céréalière et pour la problématique de l'utilisation de l'eau. «Ce projet vise, à la fois, à combler le déficit enregistré au niveau de la nappe de Fès-Meknès, adopter un système d'irrigation en eau pour une agriculture durable, intensifier la mise en valeur agricole et améliorer les revenus des agriculteurs». En détail, la zone du projet touchera une superficie de 30.000 hectares, soit environ 7.000 exploitations. Selon M. Boussaid, dont les propos sont réitérés par la directrice à la BERD en charge des opérations au Maroc, ce prêt de 120 millions d'euros est jumelé avec un don du Fonds vert pour le climat de 32 millions d'euros. Comme l'explique Marie-Alexandra Veilleux-Laborie, ce projet, qui s'inscrit dans le développement durable, se décline en trois phases. La phase financée par la BERD, soit un tiers du projet, va permettre un transfert des eaux de barrage à la plaine de Saiss. Ce projet qui s'inscrit dans le cadre du Plan Maroc Vert est, à ses yeux, stratégique pour la région qui représente 10 % des dotations en eau du Royaume. «Par ce projet, nous souhaitons renforcer nos partenariats avec le Maroc pour la maîtrise de l'irrigation», précise-t-elle. Et ce n'est pas tout, la directrice à la BERD en charge des opérations au Maroc s'exprime sur la disposition de son institution à accompagner la 3ème phase qui sera la mise en place d'un PPP pour l'irrigation de ce projet. Pour le ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, ce projet va apporter une valeur ajoutée pour la région et sa population. «Ce projet, qui a eu la bénédiction de Sa Majesté, a obtenu une partie de dons de l'Arabie Saoudite au départ. Une partie importante du financement vient de la BERD et du Fonds vert pour le climat», rappelle M. Akhannouch. Selon ses dires, les travaux démarrent cette année. Du dessalement de l'eau de mer pour l'irrigation C'est l'objet de la 2ème convention consacrée à un projet dans la région de Chtouka Ait Baha. Il allie des partenaires publics et privés dont ceux espagnols. «C'est un projet qui me tient à cœur. Il est dans une région que je chéris beaucoup. C'est un projet dont l'approche est innovante dans la fourniture de l'eau agricole et potable à la fois», indique M. Boussaid. Selon le ministre de l'économie et des finances, le projet se situe dans une région sensible à la problématique de l'eau dans la région du Souss. «Nous avons pris beaucoup de temps pour le négocier. Je pense qu'il fera une référence. Et je suis certain de sa réussite», enchaîne-t-il. Pour sa part, la secrétaire d'Etat chargée de l'eau, également de la partie et partenaire dans le concept du projet, abonde dans le même sens. «Nous sommes rassurés de l'avenir du citoyen dans la région d'Agadir pour l'accès à l'eau potable et de l'agriculteur. C'est un projet qui permettra un équilibre hydraulique», poursuit Charafat Afilal. En détail, le projet initial porte sur le dessalement de 275.000 m3, soit 150.000 m3 d'eau potable et 125.000 m3 d'eau agricole. Une capacité extensible à 400.000 m3/jour en 2020. «Le prix compétitif d'eau agricole étant de 5 DH/m3», précise M. Boussaid. Selon Ali Fassi Fihri, DG de l'ONEE, le projet consiste en une alimentation électrique à partir d'Ouarzazate à travers Tiznit. «Nous sommes en train de travailler sur l'optimisation de la production d'eau d'irrigation et potable», détaille-t-il. Ce projet est dans l'ensemble assez important. Celui-ci bénéficie, selon le ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, d'un grand intérêt royal. «SM le Roi a demandé d'accélérer le processus de signature. Il viendra lancer ce projet dès que possible», précise M. Akhannouch.