Les techniques endovasculaires ne cessent de se développer offrant ainsi aux patients une prise en charge dans différentes spécialités. Le congrès de la Société marocaine des spécialités endovasculaires, organisé récemment à Agadir, a réuni une panoplie de médecins généralistes, cardiologues, cardiologues interventionnels, chirurgiens endovasculaires, neurologues et autres spécialistes du domaine de différentes pays (USA, Belgique, Tunisie, France…) pour s'enquérir des nouveautés dans le domaine, faire l'état des lieux et permettre un échange d'expériences. Mais qu'est-ce qu'une intervention endovasculaire ? «La chirurgie endovasculaire est une chirurgie qui se fait sans incision. Elle s'adresse aussi bien aux artères qu'aux veines. Les principales maladies qui touchent les artères et qui peuvent être traitées par voie endovasculaire sont essentiellement des maladies dites athéromateuses secondaires dont les facteurs de risque sont l'obésité, le tabac, le diabète, et l'hypertension artérielle. Ces maladies réduisent le calibre des artères. Ce qui fait que le sang ne circule pas bien. Et quand le sang ne circule pas bien on peut avoir des manifestations diverses en fonction de l'organe qui est atteint. Les malades qui ont ce genre de pathologies meurent soit d'un accident cérébral, soit d'un infractus myocarde ou d'une amputation», explique Mustafa Taberkant, chef de service de la chirurgie vasculaire à l'hôpital militaire de Rabat et vice-président de la SMSE, tout en rappelant que ces maladies sont la deuxième cause de mortalité de la population marocaine après le cancer. La chirurgie endovasculaire se propose de traiter ces pathologies avec une agression moindre, sans ouvrir, et avec une anesthésie locale tout en sachant que cela donne les mêmes résultats que la chirurgie classique sinon meilleurs dans des cas, nous explique-t-il. «Etant donné que la plupart des patients qui ont ces maladies-là sont âgés et ne supportent pas une anesthésie générale et une chirurgie qui peut durer plusieurs heures, ils peuvent bénéficier de cette technique-là», rappelle-t-il. «Si les techniques connaissent un grand essor en Europe et en Occident, le problème chez nous est qu'elles demandent du matériel qui coûte cher. Etant donné qu'il y a moins de 30% de notre population qui a une couverture sociale, peu de personnes peuvent en bénéficier», souligne Mustafa Taberkant. Mais quelles que soient les modalités thérapeutiques proposées, elles ont des résultats à long terme et restent des alternatives. Le mieux est de se prémunir contre ces pathologies. Pour ce faire, il faut éduquer, lutter contre le tabac, l'obésité et faire un exercice physique. En somme, un mode de vie sain. «Au Maroc, nous avons 25 à 26 chirurgiens endovasculaires y compris dans le secteur privé et qui sont répartis sur tout le Maroc. Il y a un manque terrible. Quant à la formation, elle se fait à la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat», souligne-t-il.