Le Maroc est un pays à risque cardiovasculaire : 33% de la population adulte a une tension artérielle, 13% a du surpoids, 6% est diabétique et 29% a du cholestérol… Ces facteurs de risques cardiovasculaires exposent les Marocains à un grand nombre d'attaques cardiaques parmi lesquelles il y a l'infarctus du myocarde. L'infarctus est la maladie du siècle, préviennent les cardiologues. Il touche plus du tiers des patients atteints par les maladies cardiovasculaires. Pour s'en prémunir, il faut adopter un mode de vie sain et un contrôle régulier du cœur, à partir de 50 ans. Mais ce n'est pas pour autant que tout risque disparaît. Le Maroc connaît une transition de son profil épidémiologique. On constate une diminution des maladies infectieuses, dont certaines ont été vaincues grâce au programme national d'immunisation, aux conditions d'hygiène, de vie meilleure, mais parallèlement, on constate qu'il y a plus de cancers, 40.000 nouveaux cas par/ an, 2 millions de diabétiques, 33% de la population adulte a une tension artérielle, 13% de notre population a du surpoids et de l'obésité, et 29% a du cholestérol, l'insuffisance rénale… la première cause de mortalité est due aux maladies de l'appareil circulatoire avec 19.3% et elle représente 26.6 % chez les personnes âgées de plus de 65 ans. En tenant compte de l'ensemble de ces éléments, on peut dire que les accidents cardiaques représentent la première cause de mortalité au Maroc comme dans tous les pays du monde, ils tuent plus que les cancers et le sida. Première cause de mortalité Les maladies cardiovasculaires figurent parmi les principales causes de décès et d'invalidité dans le monde : chaque année, plus de 17 millions de personnes décèdent des suites de maladies cardiovasculaires. Avec l'augmentation de l'espérance de vie des Marocains (homme : 73 ans et femme : 78 ans) et l'amélioration de l'état de santé de la population, le Maroc connaît une transition de son profil épidémiologique et une augmentation des maladies cardio – vasculaires, accentués par la sédentarité, le tabagisme, l'obésité … Première cause de mortalité au Maroc, les maladies cardiovasculaires sont responsables de plus de 100.000 décès par an. 1 Marocain sur 2 meurt d'une maladie cardiaque. Favorisée par des maladies chroniques telles que l'hypertension qui touche près de 33 % de nos concitoyens, où le diabète qui concerne 2 millions, la fatigue du cœur ne se déclarait généralement que chez les quinquagénaires et au-delà. Aujourd'hui, le risque gagne du terrain et vise une population plus jeune et nombreux sont celles et ceux qui sont victimes d'une crise cardiaque qui se déclare soudainement sans crier gare. Il s'agit de l'angine de poitrine et de l'infarctus du myocarde. En l'absence de chiffres officiels concernant l'infarctus du myocarde qui est la cause de la mort de milliers de nos concitoyens chaque année et celle de sportifs et d'hommes célèbres, et vu que personne n'est à l'abri d'un tel accident, nous vous présentons tous les éléments susceptibles de vous éclairer sur l'infarctus du myocarde qui est une urgence cardiologique nécessitant une prise en charge immédiate. Mais auparavant nous donnons des explications concernant l'angine de poitrine qu'il ne faut pas confondre avec l'infarctus du myocarde, mais qu'il faut prendre aussi très au sérieux. L'angine de poitrine Elle est provoquée par un manque d'oxygène dans le muscle cardiaque. Elle s'exprime par une crise de douleurs qui se concentre à la poitrine. Le terme «angine» provient du latin angere, qui signifie «étrangler». L'angine de poitrine peut être stable ou instable. Le repos et la prise de nitroglycérine, s'il y a lieu, soulagent les symptômes. L'angine de poitrine stable : L'angine stable a un comportement prédictible, c'est-à-dire que l'intensité de l'activité physique qui déclenche une crise d'angine demeure le même. Par exemple, elle apparaîtra presque systématiquement à une certaine vitesse de marche ou après avoir monté l'escalier d'un étage. La crise dure généralement moins de 20 minutes et ne laisse pas de séquelles. L'angine de poitrine instable : Les symptômes sont similaires à ceux de l'angine stable, mais ils surviennent après des efforts de moins en moins importants et ils sont parfois plus intenses et difficiles à soulager. L'angine de poitrine instable peut même survenir au repos. L'angine résulte souvent d'un lent processus d'athérosclérose qui se produit dans les artères qui irriguent le muscle cardiaque. C'est ce qui réduit l'apport en oxygène aux tissus .D'autres facteurs peuvent en être responsables, comme l'arythmie, l'anémie grave ou les problèmes de valves cardiaques. L'angine de poitrine instable peut être un signe avant-coureur d'infarctus. Qu'est ce l'infarctus du myocarde ? Il est communément appelé crise cardiaque. Dans plus de 90 % des cas, l'infarctus du myocarde survient lorsqu'un caillot sanguin bloque complètement une artère qui apporte le sang oxygéné au cœur. Ce manque de sang provoque la mort (dite infarctus, en terme médical) d'une région du muscle cardiaque. Ces dommages sont permanents et irréversibles si on ne corrige pas rapidement le blocage. L'infarctus peut être une cause d'insuffisance cardiaque. Mais si l'atteinte au cœur est trop importante, cela peut conduire à l'arrêt cardiaque et au décès. Il ne faut pas confondre l'infarctus du myocarde avec l'angine de poitrine. Quels sont les symptômes de l'infarctus du myocarde ? Des douleurs dans la poitrine, simulant un poids ou une barre posée sur le sternum, d'une intensité très variable (minime ou intolérable), pouvant durer quelques minutes ou quelques heures. Parfois, cette douleur se propage dans les bras, la mâchoire, et s'accompagne d'une difficulté à respirer. Ces douleurs peuvent être associées à des nausées, des vomissements, ou même une fièvre discrète. Mais très souvent, les symptômes ne sont pas aussi caractéristiques, certaines personnes pouvant même présenter un infarctus du myocarde sans symptômes ("infarctus silencieux"). Ainsi, les symptômes peuvent être réduits à une douleur dans le bras, isolée, ou à une simple pesanteur au niveau de la poitrine. Dès le stade initial, il faut rechercher l'heure de début de l'infarctus du myocarde qui correspond, en cas de douleurs successives, à l'heure de début de la plus prolongée. Parfois, l'infarctus du myocarde est d'emblée massif et peut alors entraîner la mort, soit parce que toutes les cellules du cœur meurent ou du fait de l'apparition d'une tachycardie mortelle. Cette douleur due à l'angine de poitrine ou angor se caractérise par une sensation de serrement. Elle peut être ressentie à l'occasion d'un effort ou d'une émotion ou même pendant le sommeil. Elle peut se propager dans la mâchoire, les épaules, les bras ou le dos. Si vous ressentez ce symptôme, vous devez agir rapidement, transporter la victime au centre hospitalier le plus proche ou à la clinique sans attendre car c'est une question de vie ou de mort. Chaque minute compte En effet, un infarctus, c'est une artère qui se bouche empêchant le sang d'affluer vers le cœur. Conséquence: le muscle cardiaque n'est plus correctement irrigué et ses cellules ne reçoivent plus l'oxygène nécessaire pour fonctionner. Heureusement, celles-ci peuvent survivre 4 à 6 heures sans cet apport d'oxygène. Si vous êtes pris(e) en charge dans ce délai, vous avez donc plus de chances que votre cœur récupère correctement. Passé 6 heures, ces cellules meurent et ne peuvent plus assurer leurs fonctions musculaires. En outre, lorsque les cellules cardiaques ne sont pas correctement oxygénées, elles peuvent être activées de manière totalement désorganisée. Résultat, le muscle cardiaque ne pompe plus correctement le sang, la circulation s'arrête : c'est l'arrêt cardiaque (phénomène de fibrillation ventriculaire). Dans ce cas, seule la proximité d'un défibrillateur ou d'une personne sachant faire un massage cardiaque sont salvatrices. Si le malade est pris en charge à temps après son attaque, il a 99% de chance d'avoir un cœur normal. Deux techniques sont couramment utilisées pour soigner l'infarctus. Il s'agit de la thrombolyse et l'angioplastie. La première consiste à administrer dans le sang des thrombolytiques capables de dissoudre le caillot qui obstrue l'artère. La seconde consiste à introduire une sonde à ballonnet dans l'artère coronaire bouchée afin de la dilater mécaniquement, dans certains cas le spécialiste peut poser un stent. Le problème c'est d'une part le coût élevé de ces techniques et d'autre part celles- ci ne se pratiquent pas partout hormis à Casablanca, Rabat, Marrakech, Fès, Tanger, Oujda… Equité et égalité des chances La prise en charge en urgence de l'infarctus du myocarde permet de sauver des vies, grâce aux progrès réalisés dans ce domaine par la médecine, aux compétences humaines qui exercent au niveau des unités de soins intensifs sans oublier que les nouveaux traitements ont modifié la prise en charge de cette urgence thérapeutique dominée par l'obligation de proposer une prise en charge précoce. Plus le flux sanguin coronaire sera restauré tôt, plus l'étendue de l'infarctus du myocarde sera limitée, plus la fonction contractile du cœur préservée, plus les complications initiales et tardives atténuées. C'est la vie de chaque personne atteinte de cette maladie qui est en jeu dans les premières heures. Il faut espérer que dans un souci d'équité, d'égalité des chances face à l'infarctus du myocarde, de nouveaux centres spécialisés dans cette prise en charge pourront inchallah voir le jour au niveau de toutes les régions du royaume. Quelles sont ses causes et les facteurs de risques ? Dans plus de 90% des cas, c'est l'athérosclérose qui est responsable de cette maladie. Dans les cas restants, il peut s'agir de maladies inflammatoires, d'anomalies congénitales des artères coronaires ou de maladies du sang (syndrome des anti-phospholipides). Les facteurs de risques (FDR) sont très importants à connaître. Il y a les facteurs de risque non modifiables tels que l'âge, le sexe, l'hérédité coronaire et la ménopause. Et les facteurs modifiables, c'est-à-dire que l'on peut changer ou par des médicaments ou par la modification de nos habitudes, il s'agit de l'hypercholestérolémie, de l'HTA, du diabète, du TABAC, de la sédentarité, du stress… La prévention de l'infarctus du myocarde La prise en charge commence par la pratique d'un exercice physique régulier, ou mieux, d'une activité sportive. L'exercice physique régulier (30 minutes minimum par jour) diminue la récidive de l'infarctus du myocarde en faisant circuler le sang dans les artères, ce qui entretient l'endothélium (intérieur des artères) et évite aux artères de s'encrasser A noter que l'exercice physique est bénéfique non seulement pour le patient cardiaque mais aussi pour bien d'autres pathologies : il réduit les risques de cancer du sein ou de cancer du côlon comme cela l'a été démontré il y a peu, diminue l'apparition du diabète et a un impact positif sur l'humeur. Des modifications mineures du style de vie sont ainsi encouragées, comme par exemple prendre les escaliers plutôt que les ascenseurs, marcher à pied plutôt que prendre sa voiture, etc. Autres éléments à surveiller : l'alimentation et le cholestérol. Une alimentation saine et équilibrée, c'est-à-dire peu salée, peu sucrée, peu grasse est essentielle tout comme la surveillance du cholestérol. Il est par ailleurs crucial d'aider les fumeurs à stopper leur tabagisme. Le tabac a des conséquences désastreuses sur le système cardiovasculaire. Enfin, le stress n'est pas encore suffisamment pris en charge par les entreprises et les collectivités publiques et représente un facteur de risque majeur. Chez les personnes qui ont eu un infarctus, une activité d'endurance modérée, dans le cadre d'un suivi médical, permet de se rétablir plus rapidement et de muscler les autres parties du cœur afin de compenser en partie la perte d'efficacité due à l'infarctus. Etes-vous à risque d'infarctus? Si vous présentez l'un des facteurs de risque suivant, la réponse est oui! Vous avez plus de 50 ans Vous fumez Vous souffrez de diabète Vous souffrez d'hypertension Vous souffrez d'hypercholestérolémie (excès de cholestérol) Vous souffrez d'obésité Vous souffrez de stress chronique Vous avez des antécédents familiaux Vous ne bougez pas beaucoup et ne faites jamais de sport Vous voilà donc bien informé, il ne vous reste plus qu'à adopter une bonne hygiène de vie, d'éviter le stress, de vous détendre, prendre la vie du bon côté et éviter les excès. D'ici là portez-vous bien