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Hypertension artérielle (H.T.A) : Mieux vaut prévenir que guérir
Publié dans Albayane le 22 - 02 - 2012

L'hypertension artérielle se définit classiquement par des chiffres de tension supérieurs ou égaux à 14/9. Diminuer ces chiffres permet de réduire les risques de complications cardiovasculaires, ainsi que le risque de démence. Le traitement repose systématiquement sur des règles d'hygiène et de diététique, accompagnées, le cas échéant, de médicaments contre l'hypertension.
Peut-on prévenir l'hypertension ? Comment la prendre en charge ?
Selon les résultats d'une étude réalisée par le ministère de la santé, près de 34% des Marocains examinés présentent une hypertension artérielle (HTA). Longtemps silencieuse, l'HTA, peut entraîner des complications très graves : l'HTA, dont la fréquence augmente avec l'âge, est un facteur de morbidité et de mortalité important, ajoutant que cette maladie provoque de graves complications touchant les artères et endommageant plusieurs organes (cœur, cerveau, reins, et yeux).
Les personnes dont la pression artérielle est trop élevée ont de l'hypertension artérielle. En langage courant, vous dites "avoir de la tension". Quel que soit le terme, l'hypertension ou la tension, cela signifie que la pression du sang dans vos artères est trop importante.
Le cœur, les veines et les artères constituent le système cardiovasculaire. Il est composé de vaisseaux : les veines et les artères, permettent au sang de circuler sous l'effet du cœur, qui agit comme une pompe. Comme tout liquide qui circule dans un tuyau, le sang exerce ainsi une pression sur les parois des veines et artères. Quand la pression est trop élevée, les artères vieillissent plus vite et le cœur fait d'avantage d'effort, il s'use aussi plus vite.
Le système cardiovasculaire est alors en danger.
Des risques nombreux et graves
Les artères apportent de l'oxygène dans tout votre corps, du cerveau aux jambes, des reins au cœur… Lorsque la pression du sang est trop élevée, les artères de tous ces organes indispensables à la vie s'usent donc plus vite. Et un jour ou l'autre, cette usure invisible se manifeste et c'est l'accident, comme pour les freins d'une voiture qui lâchent un jour.
Avoir de la tension et ne pas la traiter risque ainsi d'être très fâcheux à la longue pour le corps. Les risques sont nombreux et graves : la tension favorise l'infarctus du myocarde (l'attaque cardiaque), l'angine de poitrine, les accidents vasculaires cérébraux (les attaques cérébrales), l'insuffisance rénale, l'insuffisance cardiaque et l'artérite des membres inférieurs…
Une maladie insidieuse
Mais le plus ennuyeux quand on a de la tension, c'est que l'on ne s'en rend pas compte. Contrairement à beaucoup de maladies que vous ressentez (la grippe, l'angine, l'arthrose, l'appendicite…), la tension est une maladie silencieuse : il n'y a en général aucun symptôme. La seule façon de savoir si vous avez de la tension est de la mesurer. La tension s'exprime à l'aide de deux chiffres; pour une tension normale, le premier chiffre doit être inférieur à 14 et le second inférieur à 9.
L'usure due à la tension sur les organes vitaux - le cœur, le cerveau, les reins... se produit lentement mais sûrement, en 10, 20 ou 30 ans. Si une mesure indique que vous avez de la tension, pas d'affolement : cela ne requiert pas un traitement d'extrême urgence. Il faut d'abord que soient faites plusieurs mesures concordantes pour confirmer cette hypertension. Quant au traitement, les médicaments en sont une partie très importante, ils sont même le plus souvent indispensables.
des chiffres à connaître
L'hypertension artérielle est définie de façon consensuelle par une pression artérielle systolique (PAS) supérieure ou égale à 140 mmHg et/ou une pression artérielle diastolique (PAD) supérieure ou égale à 90 mmHg, soit au-delà de 14/9.
Au minimum deux mesures doivent être faites, à quelques minutes d'intervalle, au cours de la même consultation. Les mesures doivent ensuite être confirmées au cours de trois consultations successives sur une période de trois à six mois.
Calcul du risque cardiovasculaire
La décision de prendre en charge une personne hypertendue dépend des valeurs de sa pression artérielle mais également de son risque cardiovasculaire global. Et c'est bien là l'objectif essentiel : diminuer le risque cardiovasculaire.
À savoir aussi, qu'au-delà de 50 ans, la pression artérielle systolique est un facteur pronostique du risque cardiovasculaire plus important que la pression artérielle diastolique, d'autant plus chez les sujets les plus âgés. C'est donc la hausse du premier chiffre qui est la plus inquiétante.
Le risque cardiovasculaire global est évalué à partir des facteurs de risque :
l'âge (supérieur à 50 ans chez l'homme et supérieur à 60 ans chez la femme); le tabagisme (actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans); les antécédents familiaux d'accident cardiovasculaire précoce :
? infarctus du myocarde ou mort subite avant l'âge de 55 ans chez le père ou chez un parent du premier degré de sexe masculin,
? infarctus du myocarde ou mort subite avant l'âge de 65 ans chez la mère ou chez un parent du premier degré de sexe féminin,
? accident vasculaire cérébral précoce (avant 45 ans), le diabète; le taux de cholestérol (dyslipidémie : LDL-cholestérol supérieur ou égal à 1,60 g/l (4,1 mmol/l); HDL-cholestérol supérieur ou égal à 0,40 g/l (1 mmol/l) l'obésité abdominale (tour de taille supérieur à 102 cm chez l'homme et à 88 cm chez la femme) ou l'obésité; la sédentarité (absence d'activité physique régulière, soit environ 30 minutes trois fois par semaine); la consommation excessive d'alcool (plus de 3 verres de vin par jour chez l'homme et 2 verres par jour chez la femme).
Plusieurs niveaux de risque cardiovasculaire ont été définis en fonction des mesures de tension et du nombre de facteurs de risque associés.
Ainsi, par exemple, le risque est faible avec une pression artérielle de 140-159/90-99 et aucun facteur de risque associé. Cette même pression artérielle associée à un ou deux facteurs de risque indique un risque moyen, ce qui est également le cas avec une pression artérielle supérieure (160-179/100-109), qu'il existe ou non un ou deux facteurs de risque.
Le risque devient élevé, quels que soient les chiffres tensionnels lorsque coexistent trois facteurs de risque et/ou un diabète, une maladie cardiovasculaire ou une atteinte rénale.
Comme on le voit, l'HTA est à prendre très au sérieux, il ne s'agit pas pour nous d'ameuter ou d'affoler nos lecteurs, loin s'en faut, mais comme à l'accoutumée, nous mettons à la disposition des uns et des autres des informations susceptibles de mieux vous éclairer sur un sujet de santé, de monter clairement pourquoi ce sujet peut devenir un réel problème de santé publique quand des précautions ou de bonnes attitudes de vies ne sont pas respectées.
Soulever le problème de l'H.T.A nous oblige aussi à insister sur la nécessité de recommander à tous nos lecteurs les dangers que représentent les facteurs de risque tels le tabagisme, l'obésité, le cholestérol, l'alcool, la sédentarité….
Pour finir, nous conseillons à celles et ceux que le sujet intéresse et qui se reconnaissent dans les éléments que nous avons passés en revue de consulter un médecin à titre préventif et puis nous devons prendre la bonne habitude de consulter au moins une fois par an si nous voulons réellement prendre soin de notre santé . Il est aussi important d'encourager la population afin que chacun puisse réduire sa consommation de sel.


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