Le Souverain a également souligné qu'une gouvernance optimale du continent devrait découler d'une combinaison réussie et cohérente d'expériences extérieures adaptées, de modes opératoires internes renouvelés et de pratiques innovantes à l'échelle du continent. Du 6 au 9 avril s'est tenu à Marrakech le forum «Ibrahim Governance Week-End », qui célébrait son dixième anniversaire. Le forum a ainsi ouvert ses travaux vendredi soir en présence d'éminentes personnalités nationales et internationales. La cérémonie d'ouverture a été marquée par le message adressé par SM Mohammed VI aux participants et dont lecture a été donnée par son conseiller André Azoulay. Le Souverain a affirmé qu'une Afrique organisée, solidaire et portée par une gouvernance efficiente est en mesure d'offrir les biens politiques, économiques et sociaux auxquels aspirent légitimement ses habitants. Dans son message, le Souverain a également souligné qu'une gouvernance optimale du continent devrait découler d'une combinaison réussie et cohérente d'expériences extérieures adaptées, de modes opératoires internes renouvelés et de pratiques innovantes à l'échelle du continent. « Néanmoins, les modèles de gouvernance établis par ailleurs ne sauraient, en l'état, y être importés ou imposés car ils émanent d'une accumulation historique spécifique et d'itinéraires particuliers », a indiqué SM le Roi, faisant observer que ces modèles pourraient, en revanche, être utilement adaptés et ajustés au contexte africain afin de leur assurer pertinence opérationnelle et appropriation collective. Le Souverain a insisté sur l'importance d'une Afrique unie et solidaire pour gagner la bataille du développement inclusif, notant toutefois, qu' «à défaut, nous continuerons d'agir, avec plus ou moins de succès, au sein de nos frontières nationales, sans jamais affronter les défis qu'ensemble nous pourrions relever, sans jamais bénéficier des fruits additionnels et indispensables d'une co-émergence durable». Pour sa part, le fondateur et président de la Fondation a appelé les pays africains «à trouver leur propre voie » pour faire avancer et progresser leurs nations. «Chaque pays africain doit trouver sa propre voie et son propre modèle. Chaque pays a son histoire, son contexte et sa démographie », a-t-il souligné. Ce dernier a mis en exergue la bonne gouvernance pour permettre à l'Afrique d'évoluer, prospérer et créer des emplois. S'exprimant samedi lors d'une plénière sous le thème « Quel développement intégré et garantissant des postes d'emploi au profit des jeunes africains », le ministre de l'industrie, de l'Investissement, du commerce et de l'économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, a fait remarquer que les gouvernement-africains doivent former de jeunes compétences capables de répondre aux besoins du marché de l'emploi en Afrique. M. Elalamy a relevé que le secteur privé devrait s'acquitter d'un rôle central dans la création de la valeur ajoutée et les offres d'emploi alors que les gouvernements jouent le rôle de régulation. Le ministre a également relevé que l'avenir du continent est entre les mains des Africains, appelant à faire confiance aux compétences de sa population et à promouvoir les partenariats Sud-Sud pour renforcer le développement du continent. Pour sa part, Youssef Amrani, chargé de mission au Cabinet royal, a plaidé pour une gestion cohérente et efficace de la question migratoire. Concernant le phénomène du terrorisme, il a affirmé que le Maroc a toujours fait sienne une approche cohérente en la matière à travers notamment le renforcement de son processus démocratique, l'élargissement des espaces de liberté et l'instauration d'un climat qui lui a permis de faire face à l'ensemble des menaces terroristes. Ce dernier a indiqué que le Maroc s'est distingué par son expertise dans la déconstruction du discours djihadiste grâce à une politique avant-gardiste impulsée par le Souverain, non seulement pour déconstruire ledit discours, mais aussi à travers la proposition d'alternatives modernistes telles que la formation des imams. Cette grand-messe est organisée chaque année dans une capitale africaine pour débattre des défis du leadership et de la gouvernance en Afrique. L'édition de cette année est assez particulière puisque la Fondation célèbre dix années d'efforts pour placer la gouvernance et le leadership au centre des débats autour du développement.