«Depuis le 1er décembre, l'Algérie procède à l'expulsion collective des ressortissants d'Afrique subsaharienne dans un contexte de violence et de brutalité qui choque la conscience universelle», a affirmé dans un communiqué la Coalition panafricaine pour l'unité, la paix et la sécurité en Afrique. Après le décès d'un journaliste en prison, voilà que l'Algérie déclenche la stupeur et l'indignation internationales. En effet, le régime algérien a procédé à des rafles massives auprès de migrants subsahariens qui ont été expulsés dans des conditions pour le moins inhumaines. C'est ce qui a poussé d'ailleurs l'ONG Euromed-CDC à appeler la communauté internationale à se saisir de la problématique d'expulsion des migrants en Algérie afin de faire cesser et condamner ces violations des droits humains. L'organisation basée à Bruxelles a publié un communiqué dans lequel elle appelle «à la vigilance de la communauté internationale, aux organisations internationales, africaines dont l'Union Africaine et les institutions européennes, et à se saisir urgemment de cette problématique cruciale pour l'humanité afin de faire cesser et condamner ces violations des droits humains». «Nous en appelons à l'Algérie pour que cessent immédiatement ces pratiques de violation des droits humains et qu'elle respecte ses engagements internationaux», a ajouté la même source dans un communiqué précisant qu'«une telle situation désastreuse ne peut passer sous silence». Tout en dénonçant le silence des organisations internationales des droits humains et l'absence d'explication par les autorités algériennes, l'ONG a rappelé que ces migrants, placés dans des camps de rétention dans le quartier de Zéralda, dans l'ouest d'Alger ou emmenés à Tamanrasset dans le désert au sud du pays, sont expulsés par vagues. Pourtant, relève-t-elle, l'expulsion collective d'étrangers est interdite selon l'article 12 de la Charte africaine des droits de l'Homme à laquelle l'Algérie est partie. De son côté, une coalition d'ONG africaines actives à Genève a appelé les agences de l'ONU à tout mettre en œuvre pour faire cesser les «graves violations» commises par les autorités algériennes à l'encontre des migrants et demandeurs d'asile subsahariens. «Depuis le 1er décembre, l'Algérie procède à l'expulsion collective des ressortissants d'Afrique subsaharienne dans un contexte de violence et de brutalité qui choque la conscience universelle», a affirmé dans un communiqué la Coalition panafricaine pour l'unité, la paix et la sécurité en Afrique. «Ce qui se passe actuellement en Algérie n'est pas sans rappeler les siècles sombres de l'esclavage où les Noirs étaient victimes des traitements inhumains et dégradants comme ceux rapportés par de nombreux médias de retour de Tamanrasset et d'autres sites transformés en véritables comptoirs négriers», ont-elles poursuivi. Selon le communiqué, «la coalition qui suit la situation avec la plus grande attention dénonce ces expulsions qui se font en violation manifeste de tous les instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits humains et à la protection de la dignité des migrants et de leurs familles». De son côté, Amnesty International Mali a exprimé sa forte indignation par rapport à ces expulsions. Dans un communiqué publié lundi sur le site web de l'organisation, Saloum Traoré, directeur exécutif de Amnesty International Mali, a indiqué avoir appris «avec indignation l'interpellation par les autorités algériennes pour expulsion forcée de plus de 1.500 ressortissants de l'Afrique subsaharienne, dont 600 Maliens», soulignant que «le Conseil supérieur de la diaspora malienne demeure sans nouvelles de 200 Maliens expulsés par camion vers le Niger». «L'expulsion massive des migrants est une violation des droits humains», a-t-il dénoncé, notant que «cette expulsion qui cible uniquement les migrants noirs africains est une violation des droits humains de ces derniers, assimilable à la ségrégation raciale». «Elle viole aussi les articles 13 et 14 de la Déclaration universelle des droits de l'Homme sur la libre circulation et le droit d'asile ainsi que l'article 33 de la convention relative aux réfugiés, car parmi les expulsés il y a aussi des réfugiés et des demandeurs d'asile», a déploré Traoré. Et de conclure que «Amnesty International Mali a exhorté le gouvernement malien à entreprendre toute action possible à l'endroit du gouvernement algérien pour que les personnes concernées rentrent dignement au pays».