L'Office vient de publier ses résultats à fin juin 2016 L'Office chérifien des phosphates a dévoilé en fin de semaine ses résultats pour le deuxième trimestre et pour le premier semestre 2016. De même, il a livré les perspectives 2017 du secteur du phosphate et mis en avant les faits marquants du premier semestre de cette année. Ainsi en tant qu'acteur dans l'industrie des engrais et en dépit d'une «conjoncture de marché difficile, OCP a maintenu sa rentabilité au premier semestre 2016». L'Office attribue ce dynamisme à «ses avantages compétitifs de long terme». Une structure de coûts compétitive OCP affiche sur la même période une marge EBITDA de 27%. Un taux qui le place parmi «les acteurs les plus profitables de l'industrie du phosphate», précise Mostafa Terrab, en sa qualité de président-directeur général d'OCP. En outre, cette perspective traduit, selon la direction, une structure de coûts compétitifs et «la flexibilité commerciale et industrielle» de l'Office. Mostafa Terrab ajoute: «Nous avons en outre poursuivi la réalisation d'investissements ciblés visant à optimiser la production et à accroître la rentabilité de nos activités, ce qui contribuera à soutenir durablement nos marges à travers le cycle». Hausse du volume de vente d'engrais La légère progression du chiffre d'affaires lors du second trimestre 2016 est imputée à la hausse des volumes de ventes des engrais sur les marchés en forte croissance dans lesquels le Groupe est «le mieux positionné». La direction du Groupe précise que «bien que la demande d'engrais phosphatés se soit maintenue à un niveau élevé au cours de la période, les consommateurs ont avant tout puisé dans les stocks importants constitués en 2015». La direction d'OCP ajoute : «L'industrie a de plus en plus été confrontée à une offre excédentaire, principalement du fait d'exportations élevées en provenance de Chine, qui ont contribué à la baisse des prix». Mostafa Terrab souligne que «nos marges ont été soutenues durant la période par un approvisionnement très compétitif en matières premières ainsi que des économies d'échelles suite à la montée en puissance du Slurry Pipeline». Effet positif des prix des matières premières Le premier semestre 2016 a été marqué par un chiffre d'affaires qui s'est établi à 21.656 millions DH, soit 2,2 milliards de dollars américains. Les importations ont été limitées du fait que les principaux pays consommateurs «ont puisé dans les stocks constitués en 2015, année d'exportations chinoises record». Une situation qui a engendré une baisse de 30% du chiffre d'affaires d'OCP. L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) a atteint 5.916 millions DH, soit 606 millions de dollars américains au premier semestre 2016. Une baisse notable puisque dans la même période de 2015 l'EBITDA était à 8.634 millions de dirhams (soit 890 millions de dollars américains). La réduction du coût d'achat des matières premières a eu un «effet positif» du fait qu'il a contrebalancé de manière large la baisse des prix. Dynamique des ventes de nouveaux produits 11.279 millions DH, soit 1,2 milliard de dollars américains, est le chiffre d'affaires au second trimestre 2016 contre 12.983 millions DH, soit 1,3 milliard de dollars américains à la même période en 2015. Un chiffre d'affaires en augmentation par rapport au premier trimestre 2016. OCP souligne que «les facteurs qui ont influencé le chiffre d'affaires du premier semestre ont également pesé sur les résultats du second trimestre». Ainsi au deuxième trimestre, OCP a réalisé des «volumes importants d'engrais grâce aux ventes de nouveaux produits réalisés dans les marchés en forte croissance, notamment d'Amérique latine». L'EBITDA a atteint 3.023 millions de DH, soit 312 millions de dollars américains, comparé à 4.687 millions DH (479 millions de dollars américains) durant la même période de l'année passée. «La baisse des coûts d'achat du soufre et la réduction des dépenses externes n'ayant pu contrebalancer le recul du chiffre d'affaires», selon l'Office. Poursuite des réalisations La mise en œuvre du programme d'investissement à long terme se poursuit. A ce titre deux projets majeurs ont connu une dynamique palpable au cours du premier semestre 2016. Il s'agit d'abord de la «montée en puissance» du Slurry Pipeline de Jorf Lasfar. Celui-ci renforce la structure de coûts d'OCP. Le second est l'usine intégrée d'engrais de JPH opérationnelle depuis 2016. L'Office précise que la troisième usine intégrée est «en bonne voie d'avancement». Phosphate : Vers une reprise graduelle Les perspectives annoncées par l'Office précisent que le secteur se dirige graduellement vers une reprise en 2017. Au niveau de la consommation, celle-ci devrait être tirée par l'amélioration des rendements dans principales régions agricoles, notamment par la demande brésilienne expliquée par une baisse de leurs stocks. Au niveau de l'offre, «les niveaux de stocks élevés en Chine pourraient entraîner une augmentation des exportations qui impacterait les prix du marché». Les perspectives portent également sur une demande plus importante que prévue en Inde et au Brésil, et des exportations limitées en provenance de Chine. Leïla Ouchagour (Journaliste stagiaire)