Depuis la nomination de M.Jettou, le Mouvement populaire et le Mouvement national populaire nagent dans tous les sens. Pourvu que cela aboutisse à une participation au gouvernement. Le rapprochement annoncé en grande fanfare entre les deux mouvements populaires (MP et MNP) s'est avéré aujourd'hui n'avoir qu'un seul objectif: celui de participer coûte que coûte au prochain gouvernement. Dans un premier temps, les leaders des deux mouvements furent reçus par SM le Roi en tant qu'une force politique non négligeable, d'après les résultats du 27 septembre dernier (45 sièges à eux deux). Ensuite, les deux responsables furent contactés par leur homologue de l'Istiqlal, Abbas El Fassi, qu'ils firent traîner quelque temps avant d'aller le rejoindre chez lui. Ce dernier n'avait qu'une seule idée en tête : contrer l'USFP et ses alliés du centre et de la gauche. Quitte à s'allier avec le diable pour y arriver. C'est ainsi qu'a eu lieu la « rencontre». Une réunion politico-conviviale, dont l'Istiqlal menait la danse et qui a connu également la présence du PJD, pour discuter d'une éventuelle participation des uns et des autres au prochain exécutif sur fond d'alliance. Qu'elle soit contre-nature, une œillère, ou même du n'importe quoi, c'est quand même une alliance, qui conduirait vers des portefeuilles tout en coupant l'herbe sous les pieds de l'USFP et ses alliés. Le comble, c'est que parallèlement à ces tractations hors du commun, les deux mouvements étaient constamment en contact avec Abdelwahed Radi de l'USFP !! Seulement, dès la nomination de Driss Jettou à la primature par le souverain, la donne a changé, et avec elle, tous les calculs sont chamboulés. Il faut dire que ce sont ces mêmes tractations post-électorales qui ont précipité la nomination de M.Jettou, mettant ainsi un terme à une série de manœuvres purement opportunistes sans aucune valeur stratégique et encore moins politique. Car, immédiatement après la nomination du nouveau Premier ministre, les deux mouvements ont été les premiers à manifester leur disponibilité à participer au gouvernement, pour ne pas dire leur disponibilité tout court. N'est-ce pas Mahjoubi Aherdane qui criait à qui voulait l ‘entendre : «J'ai toujours dit qu'il fallait un gouvernement de crise pour faire sortir le Maroc de la crise politique, économique et sociale dans laquelle il se trouve actuellement»? Et dire qu'auparavant les observateurs s'attendaient à voir surgir une grande mouvance populaire englobant MP, MNP, MDS, Al Ahd, et UD. Et si ce présumé «gouvernement de crise» ne ferait qu'engendrer d'autres crises? L'histoire ne se répète-t-elle pas souvent ?