La commission nationale des victimes de l'ANAPEC a décidé d'observer, mardi 22 octobre, un sit-in national devant le siège du Parlement. L'affirmation émane de Mohamed Fikri, membre de la commission locale de Casablanca des victimes d'Al-Najat. «Ce sit-in aura lieu pour mettre l'opinion publique au courant de cette opération d'escroquerie et pour dire aux responsables que ce qui se passe est inconcevable», précise-t-il. Les trente mille victimes de cette arnaque de grande envergure, perpétrée par la société émiratie Al-Najat et validée par l'Agence nationale pour la Promotion de l'Emploi et des Compétences (ANAPEC), n'ont pas l'intention de croiser les bras après le communiqué de la Primature rendu public vendredi dernier, et qui souligne qu'il a été décidé «d'œuvrer pour permettre à l'ANAPEC d'indemniser les 30.000 candidats». Leur réponse avait eu lieu, toujours selon la même source, dimanche soir avec un communiqué de la commission nationale des victimes réclamant la poursuite de l'opération de recrutement avec d'autres sociétés dans d'autres pays et l'ouverture d'une enquête judiciaire prenant en considération les déclarations du directeur de l'ANAPEC et du ministre de l'Emploi. Leur réponse a souligné également, toujours selon Mohamed Fikri, le refus d'être indemnisés seulement sur la base des 900 dh de la visite médicale et réclame l'indemnisation de treize mois de travail à bord des croisières. Najib, un autre membre de ladite commission, précise qu'«on ne conçoit pas que l'Etat ouvrira facilement ses caisses pour nous verser les sept milliards, comme s'il avait un excédent disponible pour résoudre n'importe quel problème…» Najib a 25 ans, bachelier en sciences Maths depuis deux ans. Il a tenté de poursuivre ses études en Physique-Chimie à la faculté des Sciences d'Aïn Chok à Casablanca. Mais en vain. Et quand il a entendu parler du recrutement de jeunes Marocains par l'ANAPEC, il était parmi les premiers à s'inscrire, à passer la visite médicale et la contre-visite. «Aujourd'hui, je ne crois plus aux paroles des ministres, parce que j'ai entendu le ministre de l'Emploi valider l'opération, et nous voilà devant un mirage…», explique-t-il. Il a perdu tout espoir. «Soyons sûrs, dit-il, que tous cela n'est que pour gagner du temps…En plus, nous ne voulons que du travail…on n'a rien à faire aujourd'hui avec l'argent…», déplore Najib, qui ajoute : «D'abord, les contrats que nous avions accomplis avec l'ANAPEC stipulent qu'en cas d'échec de l'opération, les indemnisations porteraient sur les salaires des 13 mois de travail que nous devions passer sur les bateaux de croisière et non pas seulement sur les 900 dh de la visite médicale…». Les 30.000 victimes d'Al-Najat et de l'ANAPEC attendent le 22 octobre pour protester ensemble contre ceux qui leur ont vendu le vent. «Al-Najat a mis la braise entre les mains de l'ANAPEC, elle n'a qu'à assumer ses responsabilités…», conclut une autre victime.