Les victimes de l'opération des trente mille emplois virtuels observent un sit-in ce mardi devant le siège du Parlement à Rabat. Les organisateurs estiment à 10.000 le nombre des participants à cette manifestation de colère. Le doute est écarté. Il s'agit bel et bien d'une arnaque. Maintenant, tout le monde se rend à l'évidence. Les communiqués de la primature et de l'agence nationale pour la promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) n'ont pas amorti le choc des victimes. Plus de six mois d'attente, de rêve, de programmes, de dépenses, de déplacements et surtout d'espoir et finalement les candidats se retrouvent devant l'amère réalité. Une escroquerie de grande envergure. Orchestrée par la société émiratie « Al Najat » et cautionnée par l'ANAPEC et le ministère de l'emploi. Les candidats arnaqués ont ras-le-bol. Ils passent aujourd'hui à l'action. La commission nationale des victimes a annoncé que l'ensemble des candidats devait observer un sit-in devant l'institution parlementaire ce mardi après-midi. « Nous cordonnons à l'échelon national. La section de Rabat a déposé une demande d'autorisation pour l'organisation de cette manifestation auprès des autorités compétentes », souligne Mohamed Fikri de la section de Casablanca, en précisant que la manifestation de colère se déroulerait dans le strict respect des lois en vigueur. « Maintenant, l'arnaque est confirmée. Et pourtant le ministre de l'emploi, qui nous rassurait avant la campagne électorale que l'opération n'est entachée d'aucune irrégularité, entourée de toutes les garanties, n'a pas donné de déclaration maintenant infirmant ou confirmant cet état de choses. Il est le premier responsable dans cette affaire », souligne-t-il, en ajoutant que les candidats arnaqués demandent l'ouverture d'une enquête judiciaire en prenant en compte les multiples déclarations du directeur général de l'ANAPEC et du ministre de l'emploi tout au long du déroulement de l'arnaque. A propos de la question de remboursements évoqués dans les communiqués de la primature et de l'ANAPEC, M. Fikri indique que les victimes de cette escroquerie réclament l'indemnisation sur les treize mois, comme le stipule les clauses du contrat signé, par l'intermédiaire de l'ANAPEC, entre les candidats et les employeurs virtuels, en plus des autres dépenses occasionnées par la procédure. Effectivement les dégâts de cette escroquerie sont énormes. Matériels et moraux. Certains candidats ont été contraints de contracter des crédits, d'autres ont vendu leurs biens comme il y en a ceux qui ont abandonné leurs études ou leurs premiers emplois. En plus personne ne sait exactement le nombre des candidats arnaqués. On parle de plus de 80.000 qui ont déboursé les 900 dirhams pour les visites médicales. Eux aussi ont droit à l'indemnisation. Ils ont payé des visites médicales pour des emplois qui n'existent pas. L'affaire risque de dégénérer. Et dans ce cas, encore, à qui incombe la responsabilité ?