Le gouvernement Jettou a hérité du dossier brûlant d'Al Najat. L'ex-ministre de l'Emploi, premier responsable de cette affaire foireuse, est aujourd'hui ministre d'Etat. C'est comme si on n'avait pas assez de problèmes avec les diplômés chômeurs. On a rajouté les victimes d'Al Najat. Ou de l'Anapec, c'est selon. Alors que les pouvoirs publics cherchaient à régler la situation de l'Association marocaine des diplômés chômeurs, voilà qu'une autre association du même style a vu le jour. Il s'agit de l'Association des victimes d'Al Najat. Plus grave, la responsabilité du gouvernement est engagé, vis-à-vis de ses victimes du moment que Abbas El Fassi, l'ancien ministre de l'Emploi, responsable premier de l'Anapec, a déclaré que l'opération de recrutement des 30 000 candidats était légale et a toutes les garanties possibles. Pire, ces victimes l'ont été parce qu'elles ont cru en la parole des officiels et été faire leur inscription dans une agence publique, à savoir l'Anapec. Après que les espoirs des dizaines de milliers de jeunes et de leurs familles se sont évaporés, les victimes ont constitué leur association réclamant réparation. Là où le problème est compliqué, c'est de savoir sur quelle base les victimes peuvent être indemnisées et qui paiet la facture. L'Etat, l'Anapec ou la clinique qui a pris les 900 dirhams par candidat? Et pourquoi est-ce l'Etat qui doit rembourser ? Les antennes de l'association des victimes ont procédé à plusieurs actions de protestation et de sensibilisation. Des sit in ont été observés. Le tout pour dire le ras le bol des jeunes qui ont vu leur espoir partir en fumée. Pire, parmi les victimes, il y a des employés et fonctionnaires qui ont laissé leur boulot pour tenter l'expérience d'Al Najat et les bateaux de croisière. Aujourd'hui, ils se rendent à l'évidence. Le chômage les accueille. Deux questions reviennent sur toutes les langues. Comment les pouvoirs publics ont-ils laissé l'arnaque prendre forme et le nombre de victimes grandir sans qu'ils réagissent, n'eussent été les affirmations de Abbas El Fassi ? Pourquoi n'a-t-on pas procédé à la création d'une commission ministérielle à temps pour vérifier la validité de l'offre et la régularité des procédures avant de foncer entraînant des milliers de ? C'est dans cet état d'esprit que les victimes sont mobilisées et la réponse des pouvoirs publics doit être au niveau des attentes. Ce ne sera pas facile.