La première intervention non invasive pour traiter le cancer de la prostate a eu lieu hier, mercredi, à Rabat. L'opération s'est déroulée dans de bonnes conditions. Le Maroc est, d'ailleurs, le premier pays d'Afrique à accueillir cette nouvelle technique d'irradiation du cancer de la prostate après l'Amérique et l'Europe. C'est au Centre d'oncologie Al Azhar que les professeurs Habib Faouzi, oncologue et président de la Fédération des centres d'oncologie au Maroc, et Philippe Martin, oncologue et radiothérapeute à Lille en France, ont traité le premier patient marocain. Celui-ci souffrant d'un cancer de la prostate a pu profiter de l'irradiation par «curiethérapie» à haut débit de dose. Le traitement, appliqué en une fois consiste à guérir du cancer sans avoir recours à la chirurgie, en combinant le monoxyde de carbone à haute dose et le grain d'Iode à faible dose. Cette technique de radiothérapie consiste à introduire la source d'irradiation directement en contact de la tumeur. Elle reste quand même limitée à certains cancers. Par ailleurs, il s'agit d'une méthode plus efficace et moins toxique que la radiothérapie. Pendant le traitement, une importante dose de radioactivité est envoyée dans la prostate pendant environ 15 minutes. Il s'agit du « haut débit de dose » ou HDR (High Dose Rate). Par cette intervention, les radiations arrivent directement près de la tumeur par des petits tubes insérés directement dans la prostate. C'est ainsi que la curiethérapie, donnée par voie interne, affecte donc moins les organes autour, à savoir le rectum, la vessie, les intestins, et les tissus sains. Elle permet aussi un traitement plus court, plus localisé ainsi que la protection des tissus sains. Les patients ayant déjà eu recours à une radiothérapie peuvent aussi recevoir un traitement par cette intervention curative non invasive. Maryem Laftouty (journaliste stagiaire)