Le traitement par ultrasons de certains cancers localisés de la prostate s'avère efficace et avec peu d'effets secondaires sur la sexualité des patients, contrairement aux traitements courants par chirurgie et radiothérapie, selon une étude britannique publiée mardi. Ce traitement dit "par ultrasons focalisés de haute intensité" a pour but de détruire localement par la chaleur la tumeur et s'adresse depuis quelques années aux malades qui souffrent d'un cancer localisé et généralement peu agressif. Un faisceau d'ultrasons focalisés sur la prostate provoquent une élévation brutale de la température, qui produit la destruction des tissus visés. Cette nouvelle technique fait actuellement l'objet d'évaluations. L'étude conduite par des médecins londoniens d'University College London, a porté sur un nombre limité de 41 patients, âgés de 45 à 80 ans et suivis sur 12 mois après leur traitement par ultrasons. Un an après ces soins, 39 sur 41 "ne montraient aucun signe de la maladie". Sur le plan des effets secondaires indésirables, l'effet de ce traitement peut être considéré comme nul sur l'incontinence urinaire, d'après cette étude parue dans la publication médicale britannique The Lancet. Concernant les troubles de l'érection, seulement 10% des patients font état de problèmes persistants 12 mois après leur traitement. "Nos résultats sont très encourageants", souligne dans un communiqué le Dr Hashim Ahmed d'University College London, qui a dirigé cette étude. "Nous pensons que les hommes avec un cancer de la prostate pourront bénéficier de ce traitement (...) qui entraîne très peu d'effets secondaires, ce qui signifie une amélioration notable pour leur qualité de vie", explique le Dr Ahmed. Ce type de traitement reste "en cours d'évaluation" en France, selon l'Institut national du cancer (Inca), alors que la chirurgie, la radiothérapie avec sa variante curiethérapie qui consiste à placer des sources radioactives à l'intérieur de la prostate, ainsi que l'hormonothérapie sont les méthodes les plus utilisées. Les deux thérapies les plus courantes, chirurgie et radiothérapie, ont d'importants effets secondaires sur la vie sexuelle. Les troubles de l'érection sont "fréquents" après une intervention chirurgicale tandis qu'un traitement par radiothérapie externe occasionne à terme ce type de troubles chez 50 à 70% des patients, selon l'Inca. En France, le cancer de la prostate, qui se situe au premier rang des cancers par fréquence dans la population générale (71.000 cas estimés en 2011), représente la 4e cause de décès par tumeurs malignes (8.700 décès).