Agadir a abrité les 2 et 3 décembre le Forum économique des régions de Souss-Massa-Drâa et d'Aquitaine. L'occasion de mettre en relief l'importance économique de cette région qui produit 62% des fruits et légumes, 85% des tomates et 55% des agrumes destinés à l'exportation. Agadir s'est transformée en une véritable foire agricole franco-marocaine. Elus, responsables régionaux, chercheurs et hommes de la science, ingénieurs, agriculteurs et éleveurs venus des deux pays, se sont donné rendez-vous les 2 et 3 décembre courant dans la capitale du Souss pour le Forum économique des régions de Souss-Massa-Draâ et de l'Aquitaine. Un forum qui s'est tenu sous le thème «Agir ensemble pour une nouvelle vision du secteur agricole». Au menu de cette rencontre, conférences, ateliers et visite au SIFEL (Salon international des fruits et légumes) qui s'est tenu à Agadir. Les différents participants à ce forum économique ont tous mis en exergue la solidité des liens entre les deux régions ainsi que l'exemplarité de leur partenariat. «Les échanges d'expériences entre les deux régions ne peuvent que se développer afin de promouvoir le rôle du secteur agricole dans le développement économique local», a déclaré Rachid Filali, wali de la région tout en fournissant des chiffres montrant l'importance de la région dans le tissu économique national. En effet, 62% des fruits et légumes, 85% des tomates et 55% des agrumes que le Maroc exporte proviennent de la région. «Le Maroc est un partenaire privilégié de l'Union européenne. De même, la région du Souss-Massa-Drâa est un partenaire de premier choix pour l'Aquitaine», a expliqué le vice-président du Conseil de la région française, François Deluga, qui a représenté, lors de la séance inaugurale, le président de la région Alain Rousset, qui devait arriver à Agadir un peu plus tard. Et d'ajouter : «Les deux régions partagent énormément de choses, l'attachement au littoral atlantique et aux produits du terroir». Un thème a par ailleurs été omniprésent lors de la première journée de ce forum. Il s'agit de l'eau et des moyens de rationaliser l'usage des ressources hydrique. Mohamed El yazghi, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Eau et de l'Environnement, présent lors de la séance plénière du forum, a mis l'accent sur la particularité de cette région du Sud du Maroc avec sa diversité naturelle et économique. «Le Souss Massa Drâa fait face à de nombreuses contraintes en raison de la rareté de l'eau, les problèmes de sécheresse et de pollution qui y sévissent, comme un peu partout au Maroc d'ailleurs», a estimé le ministre. Une grande importance a également été accordée à la recherche scientifique en matière de développement agricole. Un atelier sur le recours à la nouvelle technologie et à la recherche scientifique dans le domaine du développement agricole a réuni des chercheurs d'universités marocaines et françaises. Pour Abdelkarim Filali Maltouf, professeur à la Faculté des sciences de Rabat spécialiste en microbiologie et biologie moléculaire, «les agro-biotechnologies est l'avenir de l'agriculture dans le monde, et non seulement au Maroc, avec notamment l'utilisation de nouveaux procédés en matière de fertilisation des sols». Un avis que partage André Ducastaing, professeur à l'Institut des sciences et des techniques des aliments à Bordeaux. Ce forum économique s'est également intéressé aux moyens de permettre aux entreprises agricoles marocaines de profiter de ces avancées technologiques. Ce qui pourrait les aider à relever le défi de la mondialisation. Une expérience pilote en la matière, portant sur le partenariat entre le secteur agricole et les entreprises industrielles, a également été exposée.