Suite au refus dimanche du président ivoirien de signer un cessez-le-feu avec les rebelles, les combats se sont intensifiés tout comme les exactions contre les immigrés, notamment burkinabés. Mardi, après deux jours d'affrontements entre forces rebelles et loyalistes, l'armée gouvernementale semblait avoir réalisé quelques avancées à Bouaké encore sous contrôle des mutins. Une colonne de 15 véhicules a pris position à l'est de la ville, près de l'école des sous-officiers de la ville, les FANCI regroupant leurs forces avant de lancer une attaque vers le centre. Lundi, de violents combats s'étaient déjà déroulés durant toute la journée et les mutins avaient annoncé leur intention de progresser vers le sud du pays. Après trois semaines de soulèvement, les violences se sont par ailleurs multipliées au sein de la population civile au point que de nombreuses associations aient fait état d'exactions contre les minorités et les communautés immigrées du pays. Le Burkina Faso, accusé d'avoir fomenté les troubles, a encore dénoncé mardi les mauvais traitements dont sont victimes ses émigrés. « Des exactions visant des ressortissants burkinabés vivant en Côte d'Ivoire, pratiquées depuis déjà quelques années, se sont multipliées et elles ont atteint un tel degré de gravité que l'on peut redouter une catastrophe humanitaire », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Adama Fofana. L'Organisation internationale de la francophonie (OIF) a aussi dénoncé mardi ces actes racistes. «L'OIF exprime sa préoccupation face aux manifestations de xénophobie et condamne toute prise de position qui inciterait à porter atteinte à des minorités nationales ou à des populations immigrées». La télévision d'Etat ivoirienne avait estimé, dimanche soir, que « la clé de la victoire» du gouvernement résidait dans l'expulsion des immigrés burkinabés. Ce genre de messages a entraîné dès le 19 septembre des violences, expulsions de Burkinabés, saccages et incendies de leurs maisons. Mardi, à Yamoussoukro, la police est encore intervenue pour empêcher des affrontements entre des jeunes «patriotes » et d'autres originaires du «quartier dioula », nom donné aux Ivoiriens originaires du nord du pays, majoritairement musulmans.