En réponse au débat suscité autour de «l'affaire des déchets italiens» «La polémique autour de «l'affaire des déchets italiens» est le signe d'une maturité à tous les étages de la société, et qui ne peut que soigner l'image de l'Etat, de nombreux politiques, de certains acteurs associatifs, et d'une grande partie de la presse, cheval de bataille de ce sujet». Les propos émanent de Hakima El Haité, ministre déléguée auprès du ministre de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement chargée de l'environnement. C'est la raison pour laquelle Mme El Haité s'est réunie hier lundi 11, juillet, à Rabat avec toutes les composantes de la société civile ainsi que la presse dans une salle archicomble pour répondre à la polémique suscitée par l'importation de 2.500 tonnes de combustibles solides de récupération. El Haite, une militante écologiste «Je ne peux pas autoriser l'importation de produits dangereux aux conséquences néfastes sur la santé des Marocains». En effet, Mme El Haité tient fermement à préciser que les produits importés de la province de Pescara, en Italie, ne sont pas des déchets au sens classique du terme, mais des RDF (Refuse Deived Fuel), c'est-à-dire des combustibles solides de récupération. Ces produits sont composés de papier, carton, textile, bois et plastique traités, déshumidifiés et mélangés dans des proportions permettant l'augmentation de leur pouvoir calorique. La ministre explique que «ces combustibles sont produits par des usines agréées aux normes européennes et sont destinés, vu leur capacité calorifique importante, à la valorisation énergétique dans des usines d'incinération ou de co-incinération. Et ce conformément aux exigences de classification et selon les termes de la norme NF-EN-15359». Le Maroc importe en moyenne 450.000 tonnes par an La ministre a réaffirmé qu'elle n'a pas encore autorisé le déchargement de la cargaison. Elle a dit attendre les conclusions des analyses de «trois laboratoires» appuyant la non-dangerosité des produits pour l'effectuer. Par ailleurs, la ministre a également souligné que «l'opération de mouvement transfrontalier n'est pas la première du genre. Le Maroc importe en moyenne 450.000 tonnes par an de produits de recyclage des déchets. Ces opérations s'effectuent sous la convention de Bâle autorisant le transfert des déchets banals et interdisant le transfert des déchets dangereux des pays développés vers les pays en développement». Mme El Haité a précisé qu'auparavant ces «importations» n'obéissaient pas à un «cadre juridique». Ce n'est qu'en 2014, c'est-à-dire quelques mois après sa nomination à la tête du département de l'environnement le 10 octobre 2013, que ce cadre a été élaboré avec les professionnels de la cimenterie, a-t-elle ajouté. La ministre ne démissionnera pas Interrogée quant à la possibilité de présenter sa démission suite à cette polémique, Hakima El Haité fait sien l'adage qui dit : «on ne change pas un cheval qui gagne». Et de poursuivre : «Je suis fière d'être ministre déléguée chargée de l'environnement, et d'agir. C'est pourquoi je suis sereine et en même temps très déterminée». «Jamais je n'ai fait et je ne ferai de chantage à la démission. Et je ne changerai pas le cap qui m'a été assigné par SM le Roi et les Marocains», assure-t-elle. Les cimentiers défendent leur position Par ailleurs, les membres de l'Association professionnelle des cimentiers présents lors de ce point de presse ont tenté de justifier le recours à l'importation. En l'absence de production locale de RDF et en attendant la mise en service des plates-formes en projet, les cimentiers ont recours à l'importation pour le développement du savoir-faire local, l'adaptation du dispositif technique, la montée en régime des cimenteries en vue de valoriser les RDF issus des déchets ménagers locaux.