Alors qu'il espérait être reçu en tant que chef d'Etat, le chef des séparatistes de Tindouf, Mohamed Abdelaziz, n'a pas été reçu au siège du gouvernement espagnol et sa rencontre avec Zapatero a été programmée entre deux rendez-vous du chef de l'exécutif espagnol. Finalement, la visite de Mohamed Abdelaziz à Madrid que la presse algérienne avait présentée comme l'événement de l'année pour le polisario a été réduite à un rendez-vous de second plan sur l'agenda du président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero. La visite effectuée en Espagne par le chef des séparatistes de Tindouf, Mohamed Abdelaziz, présentait comme une visite d'Etat, est devenue une petite rencontre organisée entre deux rendez-vous du chef de l'Exécutif espagnol. Ce dernier a en fait refusé de recevoir le chef du polisario à "La Moncloa" (Palais de la présidence du gouvernement espagnol) préférant ainsi recevoir le dirigeant des séparatistes de Tindouf au siège du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Ce geste est en soi un message très significatif à l'égard du séparatiste en chef et qui signifie que M. Zapatero ne le recevait pas en sa qualité de président du gouvernement espagnol, mais en tant que secrétaire général du parti socialiste. D'un autre côté, le choix du siège du PSOE signifie aussi que Abdelaziz était reçu en tant que chef du polisario et non pas en tant que président de la fantomatique RASD. Il est à rappeler que la presse algérienne parlait, la veille de l'arrivée d'Abdelaziz à Madrid, dans une attitude pour le moins ridicule, d'une "visite d'Etat". S'agissant de la rencontre entre le président de l'Exécutif espagnol et le chef du polisario, elle a été axée sur la question du Sahara marocain et les efforts du gouvernement espagnol visant à trouver une solution à ce conflit artificiel. Ainsi, José Luis Zapatero et Mohamed Abdelaziz, se sont entretenus, au siège de PSOE à Madrid, et leur rencontre, qui n'a pas duré plus d'une heure, a été qualifiée du côté espagnol de "prise de contact" qui s'est déroulée d'une manière "constructive" et "cordiale". Et contrairement aux espoirs du chef du polisario, la rencontre ne s'est pas déroulée en présence du ministre espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération, Miguel Angel Moratinos. Cherchant à éviter de donner le moindre caractère gouvernemental à la rencontre, M. Zapatero a préféré rencontrer le chef des séparatistes en compagnie de la responsable des relations internationales du PSOE, Trinidad Jiménez. D'ailleurs, cette dernière a été l'unique porte-parole officielle espagnole qui se soit exprimé après la rencontre. Au terme de la réunion, cette dernière a souligné que M. Zapatero et Mohamed Abdelaziz avaient jugé impératif qu'il y ait des discussions directes entre le Front polisario et le Maroc. "L'Espagne n'a pas de solution unique. Elle ne détient pas la clé du problème", mais elle est prête à jouer un rôle de rapprochement entre le Maroc et le Front polisario dans le cadre de l'ONU, a souligné la secrétaire chargée des relations internationales du PSOE. "Nous allons entretenir un dialogue permanent pour favoriser l'émergence et la conclusion d'un accord qui convient aux deux parties", a-t-elle dit. S'agissant des voies de solution explorées par le gouvernement espagnol, la responsable socialiste a affirmé que Madrid veut travailler "dans la discrétion" et éviter "toute prise de position rhétorique" sur ce dossier. Cette déclaration signifie, selon les observateurs, que le gouvernement espagnol entend aller jusqu'au bout dans ses efforts pour trouver une solution capable de sortir le dossier de la situation d'impasse dans laquelle il se trouve actuellement à cause de la position algérienne qui refuse toute solution respectant la souveraineté légitime du Royaume sur ses provinces du Sud. Selon les observateurs, Madrid essaye de promouvoir des contacts directs avec le Polisario en dehors de la tutelle algérienne. "Cette approche permettra à certaines voix au sein de la direction du polisario qui soutiennent la solution de l'autonomie de se libérer de la pression algérienne", disent des sources informées à Madrid.