Le chef des séparatistes de Tindouf se rendra en Espagne, le 26 novembre. Et ce après l'échec de la marche que le Polisario a organisée à Madrid afin de faire pression sur le gouvernement espagnol. Pendant plus de deux mois, les milieux proches du Polisario en Espagne ne parlaient que de la grande marche qu'ils allaient organiser à Madrid. "Ce sera la plus grande concentration organisée dans la capitale espagnole depuis plusieurs années", disaient les organisateurs de "l'événement". Toutefois, ce que la propagande polisarienne a présenté comme la méga-concentration du siècle n'a en fait réuni que quelque trois mille manifestants dont la plupart étaient des jeunes militants des associations qui s'activent dans le domaine de la collecte de l'aide humanitaire au profit des séquestrés de Tindouf. Une aide qui, rappelons-le, a toujours été détournée au profit des dirigeants du Polisario. Ainsi, la marche qui avait été préparée pendant plusieurs mois pour servir de moyen de pression sur le gouvernement espagnol présidé par le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero pour qu'il change de position sur l'affaire du Sahara marocain. Il est à signaler que dès son arrivée au pouvoir en mars dernier, le gouvernement socialiste avait adopté une nouvelle politique en ce qui concerne l'affaire du Sahara. Une politique qui consiste en une neutralité active afin de trouver une solution définitive au conflit acceptable par toutes les parties. Mais, la marche organisée dimanche dernier a révélé que cette question, que le Polisario essaye de transformer en sujet de débat dans la politique intérieure espagnole, n'intéresse pas l'opinion publique de ce pays, et ce contrairement aux allégations du Polisario. Par ailleurs, il est certain que l'objectif visé par les dirigeants du Polisario, à savoir faire pression sur le gouvernement Zapatero à la veille de la visite prévue par le chef des séparatistes, Mohamed Abdelaziz, à Madrid, n'a pas été atteint. Ainsi, la première rencontre qui aura lieu le 26 novembre entre le chef du gouvernement espagnol et le chef du Polisario sera consacrée, selon des sources de l'Exécutif espagnol, à "analyser la situation du conflit du Sahara et à tenter d'avancer dans la recherche d'une solution". Le gouvernement espagnol, qui est décidé à jouer un rôle actif dans la recherche de ladite solution, avait, dès son investiture, entamé des contacts avec les parties concernées afin de rapprocher les points de vue et pouvoir ainsi sortir le dossier de la situation d'impasse dans laquelle il se trouve. C'est dans ce cadre que le gouvernement socialiste considère que le plan de règlement proposé par l'ex-envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, James Baker, n'était pas viable puisqu'il n'est pas accepté par l'une des parties, à savoir le Maroc et qu'il fallait chercher d'autres voies de solution ou introduire des amendements sur ledit plan. Selon la vision espagnole, la solution proposée par le gouvernement espagnol consiste à trouver une solution négociée entre les deux parties sur un statut d'autonomie élargie pour le Sahara marocain avant de le présenter au Conseil de sécurité de l'ONU pour qu'il soit entériné par la communauté internationale et, enfin, le soumettre au référendum pour que la population locale puisse se prononcer sur lui. Selon des sources informées, la visite de Mohamed Abdelaziz à Madrid sera l'occasion pour le président du gouvernement socialiste de s'entretenir avec lui sur la proposition espagnole. Ce sera l'occasion aussi pour le chef des séparatistes de faire part à Zapatero de sa position sur ladite proposition sachant que les grandes lignes de celle-ci lui ont été communiquées par la secrétaire d'Etat espagnole à la Coopération, Leire Pajin, durant les deux visites qu'elle a effectuées à Tindouf. Ainsi, la visite du chef du Polisario en Espagne pourrait être le prélude d'une nouvelle position du Polisario vis-à-vis de la question du règlement du conflit artificiel provoqué autour de l'intégrité territoriale du Maroc. Certains observateurs affirment que c'est la pression algérienne qui empêche la coupole dirigeante du Polisario d'adhérer au processus de règlement que l'Espagne cherche à enclencher.