La ville du détroit vibre jusqu'au 8 mai au rythme des activités livresques et artistiques. C'est à l'occasion du vingtième Salon international de Tanger des livres et des arts, dont les travaux ont été inaugurés, mercredi 4 mai, au Palais Moulay Hfid. Organisée par l'Institut français du Maroc et l'Association Tanger région action culturelle (Atrac), cette édition constitue «un des temps forts de la saison culturelle France-Maroc qui propose, en 2016, plus de 800 événements et une vingtaine de manifestations majeures dans les douze villes du Royaume», a souligné le directeur général de l'Institut français du Maroc, Jean-Marc Berthon. Les organisateurs ont choisi le thème «Tanger ville symbole : du fantasme au réel» pour cette vingtième édition. «Les trois registres du symbolique, imaginaire et réel s'interpénètrent. Nous passerons donc de l'un à l'autre pour élaborer une représentation renouvelée de la ville. Chacun aura ainsi l'occasion de construire sa propre réalité autour de Tanger à travers sa perception, ses observations, mais aussi ses manipulations, ses convoitises et ses oppositions», a indiqué Jérôme Migayrou, directeur délégué de l'Institut français de Tanger, faisant remarquer que «ce salon est tout à la fois un miroir, un écho et une résonnance de la ville». La journée d'ouverture de ce vingtième salon a été marquée par une rencontre avec l'écrivain Tahar Ben Jelloun, dont son œuvre fait la part belle à la capitale du nord, en particulier grâce à son premier roman «Harrouda» (1973) ou «Partir», paru en 2007. Il a ainsi évoqué, lors de cette rencontre, son premier débarquement (en 1955) en compagnie de sa famille à Tanger (alors ville internationale) en provenance de Fès, mais aussi l'importance de la ville pour les différentes générations d'écrivains depuis Jean Genet et Mohamed Choukri jusqu'aux Américains de la Beat Generation. L'écrivain tangérois a tenu de même à mettre en avant le grand dynamisme que connaît la capitale du nord. Cette journée d'inauguration a connu aussi le vernissage d'une exposition collective d'art plastique à la galerie Delacroix. Cette exposition- qui se poursuit jusqu'au 3 juillet- réunit quatre artistes-peintres, notamment Franck Chalendard (France), Mohamed El Baz (Maroc), Philippe Favier (France) et Emmelene Landon (Australie). Parmi les autres activités de ce vingtième salon, figurent des tables rondes, des conférences et des rencontres avec une pléiade d'intellectuels et penseurs tels que l'écrivain algérien Yasmina Khadra, le philosophe marocain Mohamed Tozy, l'ancien directeur du Centre cinématographique marocain (scénariste et producteur tangérois) Noureddine Saïl et Leila Shahid, diplomate palestinienne. Et à l'instar des années précédentes, ce salon prévoit la projection de films et des soirées musicales avec la chanteuse casablancaise Oum et le groupe Gabacho Maroc.