L'obtention du BBA donne la possibilité aux étudiants d'accéder à un Master dans d'autres universités françaises, anglaises ou américaines. C'est fait. La prestigieuse Ecole supérieure des sciences économiques et sociales de Paris proposera, dès la rentrée universitaire prochaine, son Global BBA au Maroc, au même titre que le cursus, enseigné à Paris ou à Singapour. L'accessibilité conditionnée par le concours Sesame notamment et des entretiens à l'écrit et à l'oral, les étudiants seront assujettis au même niveau de tests que leurs homologues à Paris ou à Singapour. Thierry Sibieude, professeur de l'ESSEC, titulaire de la Chaire d'entrepreneuriat et entrepreneuriat social, en fait un point d'honneur. Et c'est lui qui tiendra les mannettes du campus ESSEC Afrique Atlantique sis à Rabat sur pas moins de 350 m2. Le Groupe Addoha/Prestigia a été choisi pour construire le campus selon le cahier des charges de l'établissement français qui en sera locataire. L'investissement est estimé à 5 millions d'euros. La stratégie de développement de l'ESSEC est claire: faire du Maroc un hub Afrique. «Nous souhaitons former des Africains pour l'Afrique et qui reviennent en Afrique». Le message du dirigeant de l'antenne Maroc rejoint la vision déjà affichée depuis des années quand le Programme Emergence s'est vu freiné à cause des compétences non disponibles pour porter tous les projets structurants qui en ont découlé. Le processus s'était tout de suite enclenché. Il est juste de le rappeler à un moment où le Maroc a déjà accueilli l'Ecole Centrale de Paris, l'EM Lyon, TBS et encore d'autres universités internationales pour diversifier l'offre pédagogique et répondre à ce besoin pressant. Aujourd'hui, la stratégie se confirme avec l'une des plus prestigieuses Grandes écoles de commerce de France. Son offre se décline en formation initiale et continue. La première couvre une durée de quatre années pédagogiques démarrant sur le site de Rabat mais se poursuivant en 3ème année à Paris pour poursuivre l'année suivante, selon son choix de destination en fonction tout de même des résultats. «Le diplôme délivré à l'issue du Bachelor of Business Administration est le même que celui délivré en France», assure le directeur du campus ESSEC Maroc. «Les examens ont lieu les mêmes dates et ce sont les mêmes correcteurs qui corrigent», poursuit-il. Toujours est-il que la confrontation de la réalité marocaine fera que 60% des enseignants seront recrutés du Maroc. Le corps enseignant de l'ESSEC France assurera le reste du volume horaire des enseignements pour rester conforme au contenu pédagogique français. L'obtention du BBA donne la possibilité aux étudiants d'accéder à un Master dans d'autres universités françaises, anglaises ou américaines. Celui de l'ESSEC est tout aussi envisageable sous réserve de réussir le concours. Les dirigeants sont clairs à ce niveau. «Il n'y a pas d'automatisme pour poursuivre en cycle Master à l'ESSEC Paris et ce cursus est destiné aux bacheliers qui préfèrent ne pas passer par les classes préparatoires», explique Thierry Sibieude. Loin d'être réducteur, le BBA ESSEC est en pole position en France. Selon les statistiques, «près de la moitié des diplômés du Global BBA commencent à travailler après l'obtention de leur diplôme. 88% des étudiants trouvent leur premier emploi en moins de 4 mois avec un salaire à l'embauche moyen de 37.000 euros et 75% travaillent dans un contexte international. L'autre moitié poursuit ses études en master, à l'ESSEC ou dans d'autres institutions prestigieuses come l'Université Paris Dauphine, la London School of Economics, la London Business School, la Bocconi à Milan, l'IE à Madrid, la New York University...». De quoi finalement faire rêver bien des bacheliers en somme qui souhaitent emprunter la voie royale pour entreprendre des études de commerce. Ce rêve coûtera néanmoins 11.000 euros ! Les frais ayant été alignés sur ceux pratiqués en France compte tenu de la qualité de l'enseignement. Des bourses au mérite ou d'excellence sont toutefois offertes après étude de dossiers des candidats ayant passé avec succès le concours et les entretiens prévus. La seconde s'est matérialisée par des accords de partenariat avec d'autres établissements marocains. Un Executive MBA est prévu, en effet, en partenariat avec l'Ecole d'ingénieurs centrale de Casablanca. L'ESSEC entend, également, développer en partenariat cette fois-ci avec l'Université Internationale de Rabat, un mastère spécialisé en management des villes, des territoires et de l'immobilier (MS MVTI). Avec l'Ecole Centrale Casablanca, un mastère spécialisé en gestion des ressources humaines et un autre spécialisé en excellence opérationnelle et gestion du changement sont prévus aussi d'ouvrir. Bref, les billes sont lancées au Maroc et les dirigeants tablent sur une première promotion d'au moins 40 étudiants, voire 80 dans les cas les plus optimistes. Il faut dire que les 10% inscrits au Sesame (regroupant 10 écoles de management international) ont formulé leur souhait d'étudier à l'ESSEC Maroc. Le concours aura lieu le 20 avril sur deux sites à Rabat (lycée Descartes) et Casablanca (lycée LyauteyI).