Nous sommes le vendredi 11 mars. Vers 19 h, quelques éléments de la police judiciaire de la sûreté de Berrechid effectuent une ronde routinière au boulevard Hassan II. Ils remarquent deux jeunes hommes qui courent comme des fous depuis le cimetière Sidi Zakour sans destination précise. Les policiers leur donnent l'ordre de s'arrêter. Mais en vain. Aussitôt, les policiers se lancent à leur poursuite. Et ils les attrapent. Sur les vêtements de l'un d'eux, ils remarquent des tâches de sang. Une fouille corporelle a permis aux limiers de découvrir sur l'un des deux jeunes hommes un couteau encore maculé de sang. Les enquêteurs les soumettent, sur place, aux interrogatoires. Les deux jeunes tentent de leur faire croire qu'ils viennent d'égorger une poule. Bien évidemment les flics ne les croient pas. Où est alors la fameuse poule égorgée ? L'un d'eux répond qu'ils l'ont jetée au cimetière. Mais ce n'était pas pour convaincre les policiers de Berrechid qui resserrent l'étau autour d'eux. Et l'un d'eux finit par craquer : «J'ai donné plusieurs coups de couteau à un homme qui semble avoir rendu l'âme ». Où est-il ? Le jeune répond qu'il a jeté son cadavre sous la coupole située au cimetière. Les limiers se rendent illico sur les lieux pour se retrouver devant le cadavre d'un homme, quadragénaire, gisant dans une mare de sang, portant plusieurs coups de couteau au niveau des fesses, du cou, du visage et de la poitrine. Mais il est encore en vie. Les éléments de la protection civile, alertés, arrivent pour évacuer l'homme blessé vers le service des urgences de l'hôpital de la ville afin d'être soigné. Par ailleurs, les limiers de Berrechid conduisent les deux jeunes hommes, âgés respectivement de vingt-deux et vingt-quatre ans, tous deux repris de justice pour trafic de drogue et agressions. Interrogés, les deux amis affirment que la victime, également repris de justice pour trafic de drogue, a tenté, sous l'effet de la drogue, d'abuser sexuellement de l'un d'eux (celui qui est âgé de vingt-quatre ans). Le menaçant par un couteau, il l'a obligé à ôter son pantalon. Mais avant qu'il puisse passer à l'acte, le jeune homme lui a arraché le couteau et a commencé à le cribler de coups pour ne s'arrêter qu'une fois que le quadragénaire fut tombé par terre. L'autre jeune homme, celui qui est âgé de vingt-deux ans, s'est contenté de regarder sans réagir. Après quoi, tous les deux ont pris la poudre d'escampette, mais ils ont vite été arrêtés. A l'hôpital de Berrechid, l'état de la victime quadragénaire se détériore. Conduit à l'hôpital de la ville de Settat, il y a rendu l'âme. Dimanche 13 mars, les policiers conduisent les deux repris de justice sur la scène du crime pour reconstitution. Le lendemain, lundi 14 mars, ils ont été traduits devant la justice.