Les animateurs de la contestation sont convenus d'engager des consultations avec des partis politiques dits de «la mouvance démocratique». Les Aârchs (comités de villages kabyles) ont définitivement entériné la décision de boycotter les élections locales prévues pour le 10 octobre prochain en Algérie, rapporte la presse algérienne. Réunis à Zmenzer, village dans la wilaya (département) de Tizi-Ouzou (10 km à l'est d'Alger), les responsables des principales coordinations qui dirigent le mouvement de contestation ont débattu, avant de l'adopter à l'unanimité, du document dans lequel sont explicitées les raisons du rejet des élections en Kabylie. Outre cette décision attendue, puisqu'elle avait déjà été adoptée au niveau de chaque wilaya la semaine dernière, les animateurs de la contestation sont également convenus d'engager des consultations avec des partis politiques dits de «la mouvance démocratique », pour leur expliquer les raisons du boycottage. Le Mouvement pour la Démocratie Sociale (communiste) de Hachemi Chérif et le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) du Dr Saïd Sadi se trouvent sur la même longueur d'onde que les Aârchs, leurs directions respectives ayant tranché en faveur du rejet de la consultation du 10 octobre. Ce qui n'est pas le cas du Front des Forces Socialiste (FFS) du leader historique Hocine Aït Ahmed, qui a décidé pour sa part de s'impliquer cette fois-ci dans le processus électoral, après avoir tourné le dos aux législatives de mai 2001. Dans un entretien accordé samedi simultanément à deux quotidiens algériens, le chef du FFS, qui n'était pas intervenu dans la presse depuis l'élection présidentielle de 1999, a expliqué les raisons pour lesquelles son parti a choisi de prendre part au vote du 10 octobre prochain. « Après de larges consultations au sein de toutes nos structures, nous avons décidé de participer aux municipales et aux wilayales (départementales) pour développer la dynamique pacifique citoyenne à l'échelle nationale et ne pas laisser le vide dans les communes de Kabylie et barrer la route à toutes les catégories de mafias qui les ont privatisées et pillées », a-t-il justifié. Les observateurs restent sceptiques quant à la capacité des responsables du mouvement de contestation à faire changer d'avis la direction du FFS, qui est d'ores et déjà engagée dans la préparation des listes de candidatures. D'où le risque de voir les deux camps s'affronter physiquement le 10 octobre prochain.