La secrétaire d'Etat à la Coopération internationale, Leire Pajín, a entamé hier, une visite officielle de deux jours au Maroc. La jeune membre du gouvernement Zapatero, 28 ans, souhaite impliquer davantage la société civile des deux pays et les communautés autonomes espagnoles dans la coopération avec le Maroc. La secrétaire d'Etat à la Coopération internationale, Leire Pajín, a entamé hier, lundi 4 octobre, une visite officielle de deux jours au Maroc. La jeune membre du gouvernement Zapatero, 28 ans à peine, députée d'Alicante; elle est aussi la plus jeune de l'actuelle législature espagnole. Le programme de la visite de Pajín est assez chargé. Hier, elle a entamé son périple par une rencontre avec le ministre marocain délégué aux Affaires étrangères, Taïeb Fassi-Fihri. A l'issue de cette réunion, la secrétaire d'Etat espagnole a animé, seule, une conférence de presse sur l'objet de sa visite. A cette occasion, il a été question de la proposition du ministre allemand de l'Intérieur, soutenu par son homologue italien, de créer dans les pays du Maghreb des camps de "transit" ou de "tri" où les pays membres de l'Union européenne pourraient effectuer une sélection entre les demandes justifiées d'immigration et les autres. "C'est une idée que certains ministres de l'Intérieur européens ont avancée. Mais elle demeure non officielle et n'engage en rien les Etats membres", a commenté Leire Pajín. Inutile donc de polémiquer. C'est le message que Pajín veut transmettre aux responsables marocains. Concernant la question de l'immigration, Nezha Chekkrouni, la secrétaire d'Etat chargée des MRE, soulèvera avec la ministre espagnole les moyens de promouvoir la culture marocaine auprès des MRE, notamment à travers l'ouverture de centres culturels marocains ou l'envoi d'enseignants auprès de la communauté marocaine. Aussi, la jeune Pajín a rappelé que l'Espagne comptait augmenter l'aide au développement attribuée au Maroc. "Le Maroc est, et demeurera, le premier pays arabe récepteur de l'aide, espagnole", a souligné Leire Pajin. Toutefois, la nouvelle vision de la coopération maroco-espagnole va s'articuler dorénavant autour des ONGs et des communautés autonomes. Aujourd'hui, 25 ONGs espagnoles sont présentes sur le sol marocain et au moins quatre autonomies, d'Andalousie, de Catalogne, de Valence et des Îles Canaries ont manifesté leur désir de développer leur coopération bilatérale avec le Maroc. En clair, le gouvernement espagnol, dans un souci d'efficacité, va petit à petit abandonner les canaux gouvernementaux pour renforcer l'action de la société civile et des autonomies. L'empreinte de Pajín est visible. Et pour cause, la secrétaire d'Etat était chargée, lors du dernier Congrès du parti socialiste, des relations avec les ONGs et les mouvements sociaux. D'ailleurs, l'actuelle visite de Pajín a un caractère purement social. Elle a ainsi prévu de rencontrer le ministre de l'aménagement du Territoire, Mohamed Elyazghi. En effet, les deux tiers de l'aide allouée au Maroc sont injectés dans des projets à caractère social, essentiellement l'adduction en eau potable, la santé et l'éducation. Avec Yasmina Baddou, secrétaire d'Etat chargée de la Famille et de la Solidarité, Leire Pajín a envisagé de soulever, entre autres, le rôle que peut jouer la société civile espagnole pour promouvoir la situation de la femme marocaine. Pajín s'est rendue hier soir à Tétouan pour visiter l'Institut Cervantès ainsi que deux centres sociaux financés par la communauté Andalouse et l'Agence espagnole de coopération internationale. Aujourd'hui, mardi, avant de quitter le Maroc, Pajín se rendra à deux centres sociaux à Tanger, l'un pour l'accueil des enfants de la rue et l'autre pour la formation des femmes.