La coalition gouvernementale menée par Bulent Ecevit continuait mardi à tenir le coup, bien qu'elle ait perdu sa majorité au Parlement après la défection de deux nouveaux députés. Deux autres parlementaires du parti du Premier ministre, le DSP, ont annoncé mardi leur démission et fait tomber la coalition gouvernementale à 275 sièges sur un total de 550. Si le franchissement de ce seuil paraît plus psychologique que politique -l'Assemblée étant en vacances jusqu'au 1er septembre- le Premier ministre, toujours opposé à la tenue d'élections législatives anticipées, vient là de recevoir un sérieux coup dur. Il continue de plier certes, mais il ne rompt toujours pas. Bulent Ecevit a même décidé de se réunir mardi avec les deux alliés de sa coalition, l'ultra-nationaliste Devlet Bahceli et le vice-Premier ministre Mesut Yilmaz, afin de tester ses forces. Il a aussi de nouveau changé d'avis concernant son départ qui n'est, selon lui, plus à l'ordre du jour. M. Ecevit, 77 ans, avait annoncé qu'il pourrait démissionner si sa coalition perdait la majorité sans même attendre le dépôt d'une motion de censure de l'opposition. Mais tout juste avant que son parti ne bascule, il a pris soin de revenir sur ses propos. Le chef du parti d'opposition de la Juste voie (DYP, centre-droit) Tansu Ciller, a immédiatement contre-attaqué en relevant que «le maintien du gouvernement au pouvoir n'est désormais conforme ni à la démocratie, ni aux usages» politiques, dans une déclaration à la chaîne de télévision NTV. Le DSP ne compte plus que 69 députés sur les 128 qu'il possédait il y a une semaine. Il est désormais derrière le DYP (85 sièges), et ses deux partenaires, le parti de l'action nationaliste (MHP, 127 sièges), et le parti de la mère patrie (ANAP, 79 sièges). Et lundi, malgré la résistance de Bulent Ecevit, le président du Parlement Omer Izgi a fini par convoquer, à la demande du MHP, l'assemblée en session extraordinaire pour le 1er septembre… afin de décider de l'organisation des législatives anticipées.