La réunion du 4 septembre dernier du P-dg du CIH, Khalid Alioua, avec les cadres de la banque marque la première sortie officielle de l'ex-ministre. Le mot-clef résumant son approche est restructuration plutôt que redressement. Un retour vers le secteur des entreprises est opéré. Un délais de trois ans est fixé. Le temps est désormais à la restructuration au Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH). En tout cas, c'est la devise arrêtée par son P-dg, Khalid Alioua. Lors du séminaire des cadres de la banque, organisé à Casablanca le 4 septembre, Khalid Alioua ne veut plus entendre parler de redressement du CIH. Il s'est donné trois années pour remettre le train en marche. Pour lui, le 2 août 2004, date de l'assemblée générale, marque une renaissance de la banque. Ainsi, un traitement de choc est actuellement administré à la banque publique. L'objectif est de renflouer, au maximum, le navire dans la perspective de faciliter la solution devant, définitivement, sauver l'ex-OFS. En plus, le P-dg est revenu sur la nouvelle stratégie à mettre en place. Contre toute attente, Khalid Alioua compte revenir sur le secteur porteur du financement des entreprises. Délaissé par son prédécesseur Mohamed Alj, ce créneau serait au côté du métier de base de la banque (financement de l'immobilier), un levier de croissance pour l'établissement. Afin de se faire une place au soleil sur créneau, le P-dg de la banque compte profiter des mouvements de consolidations récemment opérées. Selon cette analyse, le va et vient des clients, non satisfaits du service actuel du fait que la priorité est à la fusion, présente une opportunité à saisir. Par conséquent, la BCM, engagée avec Wafabank, la BCP qui digère la SMDC ainsi qu'actuellement le Crédit Agricole avec le réseau BNDE, vont assurément perdre de la clientèle. Charge, donc, au CIH de se repositionner sur ce créneau en capitalisant sur les expériences passées. Toutefois, malgré les avancées qui ont été réalisées en termes de réorganisation et de management, le CIH reste malheureusement très peu compétitif, par rapport au secteur bancaire, sur les taux d'intérêt des crédits au logement proposés à la clientèle. Ses lacunes endémiques sont identifiées. La cherté des ressources que lève la banque est réelle. Quelle que soit la solution à retenir, la banque ne peut absolument plus évoluer toute seule. Céder le CIH, ou plutôt l'adosser à une autre grande institution s'impose. La BCP a officiellement fait savoir son désintérêt pour la banque. Par conséquent, la seule solution envisageable est à chercher du côté de la CDG. ! Concernant le dossier du recouvrement, Khalid Alioua a rappelé les termes des différents accords engagés. Dans ce sens, Jeudi 1er juillet, deux conventions ont été signés entre le CIH, les quatre ERAC en question et le holding Al Omrane. La première convention a d'abord permis aux parties concernées de se mettre d'accord sur le montant de la dette. En effet, le CIH, en s'appuyant sur ses relevés, revendiquait initialement la somme de 1,02 milliard de DH. Les discussions auront permis en fin de compte de ramener ce chiffre à 800 millions de DH. Partant, les ERAC se sont engagés à verser une première tranche de 300 millions de DH, à fin de juillet la seconde, 500 millions, devant être remboursée en décembre 2004. Pour financer l'opération, objet de la seconde convention, les quatre ERAC concernés mettront 369 millions de DH de leur poche. Le holding Al Omrane, pour sa part, s'occupera de mobiliser 356 millions de DH, notamment en appelant d'autres ERAC, même non concernés par l'opération, à contribuer à l'effort. Enfin, les 75 millions restants seront puisés dans le compte d'un fonds commun aux établissements sous tutelle. Récemment, la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), qui détenait jusqu'alors une participation symbolique de 1% dans le Consortium maroco-koweïtien de développement (CMKD), vient d'acquérir récemment quelque 54 000 actions auprès du CIH pour un montant non divulgué. Elle porte ainsi sa part à près de 10% dans le holding dont les actifs touristiques sont incarnés par les hôtels portant l'enseigne Farah, installés à Casablanca, Safi, Khouribga, Rabat et Marrakech. En plus, le consortium dispose d'un large portefeuille financier et immobilier. En plus, Khalid Alioua a laissé entendre qu'une solution définitive avec la SIMOS, bras immobilier du COS-ONE, redevable de plus de 670 millions de DH pour construire des logements est engagée.