L'opération de réhabilitation, d'assainissement et de restructuration du Crédit immobilier et hôtelier (CIH) en marche, depuis plus de sept mois, est en train de donner ses fruits grâce notamment à la détermination de sa nouvelle direction. Le Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH) est sur la bonne voie. La nouvelle direction de cet organisme financier mène, conformément à la politique tracée par le gouvernement, une politique de gestion ayant pour objectif à la fois de rétablir la confiance des opérateurs immobiliers dans cette banque et réconforter sa situation financière. Le rétablissement de la confiance des clients et l'amélioration de l'image du CIH est un objectif qui figure en tête des priorités de son patron, Khalid Alioua, qui a été nommé au poste de président-directeur général, en juillet 2004. L'image de la banque, rappelons-le, a largement souffert de l'éclatement au grand jour du scandale lié aux affaires de détournements et de malversations qui ont marqué sa gestion durant plus d'un quart de siècle. Les poursuites judiciaires engagées contre tous ceux qui ont participé au pillage systématique des ressources de cet établissement bancaire durant plus de deux décennies attestent de la volonté du gouvernement d'aller jusqu'au bout dans l'épuration de ce dossier. Dans ce cadre, il faut rappeler que le procès dit du CIH est en cours devant la Cour d'appel de Casablanca. La prochaine audience aura lieu le 26 avril prochain. Rappelons que les poursuites ont été engagées contre 18 accusés principaux. Trois d'entre eux dont l'ex-président directeur général, Moulay Ezzine Zahidi, sont en état de fuite et les autres sont poursuivis en liberté provisoire. Outre les accusés, plus de 60 témoins dont des entrepreneurs et des chefs d'agences régionales de la banque seront appelés à la barre pour éclairer la cour sur les différentes circonstances qui ont entouré les faits imputés aux accusés. Ces derniers sont poursuivis, selon les chefs d'accusation établis par le juge d'instruction, de malversation et dilapidation des deniers publics, corruption et abus de pouvoir, faux et usage de faux, abus de confiance, escroquerie, viol de la loi sur les marchés publics, de la loi de change et de la loi bancaire, manœuvre dolosive, mauvaise gestion et complicité. Outre cet aspect judiciaire, qui vise à consacrer le principe de la non-impunité pour ceux qui ont détourné les fonds publics, la politique du gouvernement en ce qui concerne le CIH est de procéder à une vaste opération de récupération des dettes impayées et de poursuivre les mauvais payeurs devant la justice. Aussi, l'Etat a-t-il commencé par lui-même. Ainsi, le gouvernement a tenu à donner l'exemple en s'engageant à honorer ses dettes envers le CIH durant l'année 2005. Rappelons que les Organismes sous tutelle (OST) dont les Etablissements régionaux d'aménagement et de construction (ERAC) ont payé leurs dettes envers le Crédit Immobilier et Hôtelier. Après une première tranche de 800 millions de dirhams, le reste, à savoir 500 millions de dirhams, a été versé à la banque, le 30 décembre 2004. Les autres administrations suivront l'exemple des ERAC cette année. Il s'agit de l'ONE qui va rembourser près de 600 millions de dirhams et les Collectivités locales qui seront amenées à payer environ 500 millions. En ce qui concerne les crédits octroyés à des promoteurs privés avec la garantie de l'Etat conformément à la politique d'encouragement de l'investissement dans les secteurs de l'immobilier et du tourisme, le gouvernement est décidé à user de tous les moyens légaux pour faire valoir ses droits. Selon des déclarations récentes du Premier ministre, Driss Jettou, le gouvernement est disposé à trouver des arrangements avec les parties concernées pour solutionner les problèmes au cas par cas. Mais, le chef de l'Exécutif a annoncé que ceux qui ne voudront pas s'engager dans cette voie, seront poursuivis devant la justice. D'ailleurs, le CIH a déjà annoncé la couleur en allant jusqu'au bout dans l'affaire de la chaîne hôtelière Riad Salam. En effet, le non-respect par les patrons de cette chaîne de leur engagement avec le CIH, leur a coûté le placement en liquidation judiciaire de six de leurs unités hôtelières. En fait, le cas de la chaîne Riad Salam fait partie de quelques dizaines de dossiers que la banque est décidée à régler définitivement avec le souci principal de recouvrer son dû. Ainsi, la détermination du nouveau président-directeur général du CIH, associée à la volonté politique du gouvernement de réhabiliter cet établissement bancaire est en train de donner ses fruits. Assaini, réhabilité et restructuré, le CIH pourra jouer pleinement son rôle d'établissement bancaire capable d'accompagner et de soutenir la politique de l'Etat dans le domaine de l'habitat social.