Dans ce sens, le ministère a consacré un rapport à chacune des 16 régions du Royaume. Dans un effort destiné à accompagner le projet de régionalisation, le département de Rachid Belmokhtar a également élaboré un rapport régional thématique. Dans ce document, il est notamment question des limites du système éducatif actuel. Le rapport identifie, en effet, plusieurs problématiques en rapport avec la politique éducative nationale. «L'incompatibilité des politiques éducatives nationales avec les ambitions de larges couches de la société marocaine, manque d'une vision claire, absence d'un plan stratégique national pour l'enseignement, recul de la confiance dans l'école et manque d'une stratégie entre l'orientation éducative et le marché du travail» sont autant d'écueils pointés du doigt. Mais l'un des gros problèmes du système éducatif national reste sans nul doute l'absence de l'enseignement préscolaire. Le rapport régional du ministère de l'éducation nationale insiste sur «le retard de la généralisation du préscolaire dans les milieux urbain et rural en dépit de son caractère prioritaire». Il ressort, en outre, du même document la faiblesse des infrastructures dans les établissements scolaires sans parler des disparités existant entre le milieu rural et le milieu urbain ou encore de l'absence des espaces et moyens modernes pour l'accueil et l'apprentissage des écoliers. C'est sur la base de toutes ces problématiques dont souffre le système éducatif national que les différentes parties impliquées par le ministère de tutelle ont fourni plusieurs propositions et pistes de solutions susceptibles d'aplanir les obstacles identifiés devant l'école marocaine. Il a ainsi été recommandé de «transformer le ministère de l'éducation nationale en un Haut-Commissariat à l'enseignement. Il a été, en outre, préconisé d'épargner à l'école tous les bras de fer partisans, syndicaux et idéologiques en se focalisant sur ses missions éducatives et pédagogiques». Si les participants aux concertations ont insisté sur la préservation de la gratuité de l'accès à l'éducation en tant que gage pour l'égalité des chances, une proposition invite cependant les responsables à revoir la gratuité de l'enseignement pour les couches sociales aisées dans le but de fournir des recettes pour les écoles qui seront investies dans le renforcement des infrastructures. En plus de l'obligation de la scolarité, il a été recommandé de mettre en place une politique d'évaluation. Le secteur privé a également été présent lors des discussions. Il a été recommandé notamment de revoir le rôle joué par les écoles privées dans le système éducatif national. L'encouragement de l'ouverture des écoles sur leur environnement et l'adoption d'une démarche participative dans la gestion des établissements d'enseignement sont deux propositions qui devraient également renforcer les partenariats, notamment avec les opérateurs privés.